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8 septembre 2008 1 08 /09 /septembre /2008 16:45
Alan Johnson est dentiste à New-York, il mène une vie rangée avec sa femme et sa fille. Un soir, il croise son ancien colocateur, lorsqu'il était à la fac : Charlie Fineman. Mais Charlie a bien changé : depuis que sa famille est décédée suite à l'attentat du 11 septembre 2001, il vit reclut sur lui-même, tentant de noyer sa douleur dans la solitude et l'oubli. Alan est persuadé de pouvoir lui redonner goût à la vie...

Porté par un casting impeccable, A coeur ouvert propose une touchante reflexion sur l'amitié et les effets du 11 septembre.

Je ne suis en général par fan d'Adam Sandler, mais il faut bien avouer qu'ici il est carrément bluffant dans le rôle de Charlie, être torturé de douleur et solitaire. De l'autre côté, Don Cheadle, joue parfaitement son rôle d'homme marié. L'alchimie entre les deux acteurs porte le film et le propulse bien au-delà du simple film sentimental opportuniste (à la World Trade Center) qu'on pouvait craindre.

Car Reign over me ne s'interesse pas qu'à Charlie et son deuil. Le personnage de Johnson est intéressant puisqu'il représente l'homme rangé, enviant la liberté de son pote célibataire Charlie. Du coup, l'échange ne fonctionne pas qu'en sens unique : les deux hommes ont autant à s'apporter l'un à l'autre.

En découle un très beau film sur l'amitié, parfois un brin bancal (arrivé au 3/4 du film, le rythme retombe un peu) mais toujours subtil. Une jolie réussite, complètement inattendue, à telle point que le film n'est jamais sorti en France.

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2 septembre 2008 2 02 /09 /septembre /2008 08:22
Leonard et Sheldon sont deux génies de la physique quantique, capables de vous parler des heures de toutes les théories scientifiques. Si Leonard reste encore à peu près sociable, Sheldon ne prend tout le temps les choses au premier degré. Ils partagent leur temps avec leurs deux autres potes : Wolowitz, un juif dragueur manqué, et Koothrappali, un indien si timide qu’il ne peut parler aux femmes. Et nos quatre amis sont d’indécrottables geeks : ils se passent les DVD de BattleStar Galactica en boucle (avec les commentaires), organisent des soirées consoles à toue de bras, adorent participer à des cosplays… Des « nolife » !
Le quotidien de nos 4 vieux garçons va être sérieusement bousculé par l’arrivée de Penny, l’adorable voisine de palier de Sheldon et Leonard. L’un d’entre-eux arrivera-t-il à conquérir le cœur de la belle ?


Si vous aimez les sitcoms type Friends, The Big Bang Theory a déjà tout pour vous plaire. On y retrouve la même dynamique : des personnages bien typés, qui réagissent à des situations nouvelles à chaque épisode, le tout enrobés de dialogues percutants et drôles. L’originalité de The Big Bang Theory, c’est de faire appel à toute une culture moderne, la culture « geek ». Ainsi les références aux comic-books, aux jeux vidéo, aux mangas, à Internet, et au cinéma fantastique fusent de toutes part, que ce soit dans les dialogues ou même les décors.

L’autre point admirable c’est que les auteurs parviennent à nous faire rire avec ces nolife, incapables de s’intégrer à la société, et non pas à leurs dépends. Et quand bien même le téléspectateur ne pigerait pas toutes les allusions, la trame générale reste parfaitement compréhensible.

Les personnages sont tous soigneusement choisis : Penny joue le rôle de Candide au pays des geeks, toujours paumée mais si gentille. Leonard amoureux transi de cette dernière tente désespérément de la conquérir. Sheldon est un scientifique pur et dur, qui plus est névrosé et incapable de communiquer avec son prochain normalement. Wolowitz fait toujours étalage de son prétendu romantisme à deux balles (il faut le voir en vo parler en français), et Koothrappali a une bouille impayable !

The Big Bang Theory c’est drôle, c’est frais, et l'on regarde 6 épisodes d'affilé sans voir le temps passer : vous devriez vous y mettre !
Message personnel à Loïc : FONCE !!


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29 août 2008 5 29 /08 /août /2008 14:44

A Girl.

A Machine Gun.

A Revenge.

Le sous-titre US annonce la couleur…

 

Amy, étudiante nippone, élève son frère Yu seule depuis la mort de leurs parents. Sauf que Yu se frotte un peu trop à un gang de yakusa local et il se créé de gros problèmes. Si gros qu’il fini par être assassiné avec son pote Yakashi. Dès lors, la jeune Miki jure de se venger des yakusas et de leur faire payer chèrement leurs meurtres…

 

The Machine Girl est un petit film apéro fort agréable mais aussi très limité : à vouloir systématiquement traiter la moindre scène de manière outrancière, Noboru Iguchi plombe son film tout en le rendant drôle.

Dans The Machine Girl, qui se déroule dans un Japon typé manga, les personnages sont soit bons (et niais) soit méchants (et sadiques). Point barre. Pas de juste milieu.

Les acteurs jouent tous mal, et l’on sent bien qu’on est dans la gaudriole assumée. Les combats sont le point d'orgue : on voit nettement que les coups ne sont pas portés ! Reste l’actrice principale, sur laquelle le réal’ n’hésite pas à faire quelques plans culottes. Pas de quoi effaroucher l’actrice,  Minase Yashiro (zieuter ou ici), coutumière des magazines de charme light japonais.

 

L’héroïne ne tarde pas dans sa vengeance à se faire couper un bras (après se l’être fait frire, vous verrez…). Diantre ! Difficile de poursuivre sa vendetta ? Que nenni puisque la famille du pote de son frère vont lui construire un bras mitrailleuse ! Et accessoirement, un bras tronçonneuse !

 

Et c’est parti pour environ 30 minutes de violence, avec flinguage gore en règle et tronçonnage en gros plan. Ca charcle, ça tue, ça saigne, on y croit pas un instant mais on rit bêtement tant c’est trop, beaucoup trop : mais on était bien venu pour ça non ?

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26 août 2008 2 26 /08 /août /2008 10:57
Je n’aime pas Diablo 2 ni les hack’n Slash en général. Je n’avais jamais compris le plaisir qu’on pouvait ressentir à cliquer à l’infini sur des monstres de pixels. Pour Diablo 2, je n’aimais ni le graphisme (c’est laid ce 800x600), ni le fait que les monstres réapparaissent quand bien même vous ayez décimé une zone la veille.

Et puis j’ai acheté Titan Quest parce que j’en avais lu du bien et parce qu’il semblait joli. Sur ce dernier point, rien à dire c’est fort joli. Avec ses graphismes tout en 3D et ses décors magnifiques et variés, Titan Quest en impose, il n’y a pas à redire.

L’histoire ? A-t-elle réellement une importance ? En gros vous commencez pauvre hère et finirez demi-dieu et sauverez le monde en prime. Entre-temps, vous aurez cliquez un bon milliard de fois sur les monstres pendant au moins 30 heures de jeu. Rien de nouveau sous le hack’n slash je l’admet : c’est « je pose mon cerveau et je clique bêtement ».

Ce qui m’a plu dans Titan Quest c’est la grande variété des classes disponibles : vous pouvez faire un magicien maniant le feu, un gros guerrier bourrin ou un fourbe qui utilise des subterfuges. Pour ma part, j’ai opté pour un mélange de rôdeur et de voleur : mes combats ressemblaient à « j’étourdi mes ennemis groupé en masse autour de moi, je balance une bombe empoisonnante, et je fuis en regardant mes adversaires clamser tranquillement ». Et si les choix de classe que vous avez fait ne vous conviennent pas, vous pouvez racheter des points pour les redistribuer !

 Le gros point faible à mon avis sont les checkpoints parfois trop espacés : c’est rageant de devoir refaire tout un parcours pour rejoindre la pauvre grotte où vous êtes mort. Heureusement ça n’arrive pas trop souvent.

Donc voilà : j’ai bien aimé Titan Quest et je n’aime toujours pas Diablo. Tiens je tenterais bien Silverfall pour voir…


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26 août 2008 2 26 /08 /août /2008 07:13
La chronique que j'ai écrite au sujet de Dark Knight a été publié sur France-Comics. Afin de ne pas faire doublon en la recopiant ici, je vous invite à la lire en cliquant ici.

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8 août 2008 5 08 /08 /août /2008 10:49
En général je ne raffole pas vraiment des émissions de musique à la télé, trop formatée, trop axée promo.

Mais "Tété ou Dédé ?" avait un petit quelque chose qui m'attirait. Tout d'abord, André Manoukian. Non je ne suis pas fan de la Nouvelle Star, mais curieusement, j'aime bien ce type. Certes le bonhomme en fait parfois trop, mais que voulez-vous j'aime bien, il se dégage de lui une connaissance musicale qui m'est accessible et intéressante. Aussi j'étais curieux de le voir sur une émission moins grand public, où j'allais peut-être pouvoir le découvrir sous un jour un peu nouveau, plus naturel que devant les caméras de M6.

"Tété ou Dédé ?" (titre un peu bof quand même) nous propose de flâner dans New York en compagnie du chanteur Tété et donc d'André Manoukian. Le premier bon point c'est la balade : l'émission nous prend par la main et l'on se promène dans les rues new-yorkaises, en compagnie des deux potes. C'est très agréable, et l'on effleure des doigts une ambiance urbano-américaine fantasmée. On passe de Strawbury Fields au Blue Note la tête dans les étoiles, les oreilles chaudement régalée par des extraits jamais trop longs, toujours accessibles...

Mieux, les deux présentateurs nous plongent dans le NY musical à travers diverses rencontres avec des artistes : Moby, Kerenn Ann, ou Raul Midon. Des interviews courtes (donc jamais ennuyeuses) soulignent des anecdotes. J'ai beaucoup aimé le fait que l'on voit ensuité Manoukian et Tété papotter et échanger sur l'interview qu'ils viennent de faire. Parfois ils s'engueuleraient presque gentimment et cela contribue à former une bonne humeur très appréciable.

Bref, carton plein pour "Tété ou Dédé ?" qui pendant une heure nous transporte dans un univers musical bien éloigné de la soupe commerciale que l'on voit trop souvent à la télé.

Vous savez quoi regarder jeudi soir prochain !
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6 août 2008 3 06 /08 /août /2008 08:50

Il aura fallu attendre 7 ans avant de revoir les 2 plus célèbres agents du FBI de la télé sur grand écran. Mais si Scully et Mulder avaient le vent en poupe en 2001, à l’occasion d’un film qui se payait le luxe de faire le lien entre 2 saisons, aujourd’hui les 2 agents sont bien plus discrets, puisque disparus du petit écran. Alors lancer un film dans cette situation relève alors de l’opportunisme nostalgique.

Un agent du FBI a disparu et l’enquête piétine jusqu’à ce qu’un prêtre pédophile prétend avoir des visions et guide les policiers jusqu’à un bras enterré dans la glace. Problème : le bras n’est pas celui de la victime. Vous avez dit étrange ? Justement, il est temps de remettre en selle le duo spécialisé dans ce genre d’enquêtes aux frontières du réel : Mulder et Scully !

Conscient que l’intérêt du film repose en grande partie sur les épaules du duo d’acteur, Chris Carter soigne leur introduction. Non seulement, il parvient en quelques minutes à caractériser les 2 personnages, mais les vieux de la vieille des affaires non-classées prendront un délicieux plaisir à revoir Mulder et Scully. Une Scully d’entrée de jeu fidèle à elle-même, alors que David Duchovny se la joue un peu Californication dans les premières scènes avec des répliques grossières et cinglantes. Heureusement, tout rentre dans l’ordre rapidement et Duchovny rentre rapidement dans la peau de notre Mulder préféré.

Avec un budget réduit au minimum (décors limités à 3-4 lieux, quelques effets spéciaux discrets), Carter ne peut réaliser un film de grande envergure impliquant ET et complots gouvernemental comme c’était le cas pour le premier film. Malin, il nous shoote un simple « loner », c’est-à-dire un épisode sans continuité, qui pourrait se situer dans presque n’importe quelle saison. X-Files : Régénération est une banale enquête de Mulder et Scully qu’on se le dise, et n’espérez surtout pas y trouver la Vérité, comme le proclame les pubs. Reste que ce qui faisait la qualité de la série, c’était aussi ces épisodes loners et pour le coup Régénération parvient à se hisser à un bon niveau, à condition de revoir ses attentes de fans transis à la baisse. Donc ici, pas de soucoupes volantes, pas de Men in black, pas de politiciens véreux trafiquants dans l’ombre. Carter opte pour une intrigue qui, au final, n’a presque rien de paranormale, hormis qu’elle tourne autour du thème de la foi,qu’on se le dise, .

Si bien qu’au final on a le sentiment d’avoir vu un gros épisode télé qu’on aurait un peu allongé pour atteindre 1h40. Comme c’est plutôt pas mal, on ne va pas râler, mais je comprends la déception de certains fans. D’ailleurs le film n’a pas le succès escompté ni aux States ni en France. A noter : l’horrible affiche française.

Et Carter de mettre à mon avis un point final à sa série dans la toute dernière scène du film, pendant le générique de fin (restez sur vos sièges). On y aperçoit Mulder et Scully faisant bronzette sur une barque tout en faisant coucou à la caméra qui les survole: X-Files, c’est fini, nos héros sont partis en vacances, le message est clair !

 

 

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2 août 2008 6 02 /08 /août /2008 18:52
Je fais parti de ces personnes qui avaient bien aimé la tentative d’Ang Lee de faire une adaptation un peu plus fine que prévue d’Hulk au cinéma. Et à la vision de la bande-annonce de ce nouvel opus, on comprend vite que l’Incroyable Hulk n’est pas la suite du film d’Ang Lee, mais bien une toute nouvelle interprétation du comics et de la série TV. Car les amateurs du géant vert avait certainement de quoi être déboussolés par la vision somme toute assez psychologique d’Ang Lee.

Et à l’annonce de l’arrivée de Louis Leterrier sur le tournage du film, j’étais assez sceptique. Sa filmographie (les deux Transporteurs et Danny the Dog) me paraissait un peu juste pour le projet, et le jeunot n’allait-il pas se faire bouffer par la machine hollywoodienne ?

Premières images, et premier bon signe : le générique donne le ton d’entrée de jeu, on fait table rase du passé et l’on explique en quelques séquences l’origine du personnage. C’est rapide, efficace et finalement ça colle bien avec l’idée qu’on est aussi en face d’une adaptation de la série TV. Puis l’on retrouve Bruce Banner (Edward Norton, impeccable comme bien souvent) exilé dans les favelas brésiliennes. Le scénario pose le personnage correctement, et hop ! premier clin d’œil aux amateurs du comic-book : Bruce utilise un PC portable pour communiquer par mail avec un certain M. Blue, idée piochée dans le run de Bruce Jones d’il y a quelques années. Une petite ampoule s’allume au-dessus de la tête de l’amateur du comics que je suis, j’ai un sourire aux lèvres : les scénaristes auraient-ils repris de bonnes idées des différentes sagas d’Hulk ? Je confirme : le film est parsemé de petites séquences piochées à droite à gauche dans les comics, jusque dans Ultimates avec le parachutage d’urgence de Banner d’un avion !

Autre très bon point, le film est rudement bien rythmé : jamais on ne s’ennuit un seul instant. Sur 2 heures de métrage, Leterrier case 3-4 grosses scènes d’action bien bien bourrines et agrémente correctement les entre-deux. Les scènes de combat justement, sont vivaces, filmées lisiblement, et l’on sent bien toute la puissance des personnages.

Les fans de comics souriront aux clins d’œil disséminés, comme les apparitions (attendues) de Stan Lee ou bien de Lou Ferigno, ou bien lorsque Hulk frappe ses poings pour souffler des flammes. Mieux : l’intrigue prépare carrément l’avenir des prochains films : une scène laisse à croire que le Leader sera le prochain vilain, et la scène finale ravira les amateurs de Tête de fer puisque Tony Stark fait une apparition toute pleine de promesse (Avengers ?).

Alors si l’on perd ici en finesse et que l’on gagne en puissance, ce nouvel épisode sonne vraiment comme un redémarrage qui répondra certainement plus aux attentes des amateurs et du grand public. Et finalement, c’est déjà une bien belle réussite que de parvenir à concilier les deux publics.


 

 

 

 

 

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1 août 2008 5 01 /08 /août /2008 15:40

Il est de ces expériences cinématographiques bis dont on ne se remet pas et Mondo Cannibale en fait parti.

Nous devons ce magnifique exemple de cinéma somnifère à notre bien aimé Jesus « Jess » Franco, dont je vous ai déjà parlé avec « Une vierge chez les morts-vivants ». Alors allons-y gaiement, amusons-nous avec un film de cannibales pas comme les autres, car produit par EuroCiné, un gage de qualité (et cocorico, c’est une production franco-espano-allemande, il fallait bien 3 sources de financement pour acheter la charcuterie chez Mimile le boucher du coin).

 

Comme souvent avec Jess Franco, le film a été victime de retitrages sauvages et abusifs. Si Mondo Cannibale surfe allègrement et opportunément sur la vague des films de cannibales type Cannibale Holocaust, Franco aime à bouffer à tous les rateliers. Aussi, il s’est senti d’intégrer un soupçon d’érotisme, ça ne fait jamais de mal, après tout, et les titres s’en porte que mieux. Donc Mondo Cannibale s’appelle selon les jaquettes : Sexo Canibal (on gagne en sexe ce qu’on perd en « n »), White Cannibal Queen, parfois sobrement Cannibals, Une fille pour les cannibales, au Québec il s’intitule L’Emprise des cannibales, et enfin parfois l’appelle Barbarian Queen (sans raison puisqu’il n’y a aucun barbare dans ce film). Une belle brochette de titres, qui mettent en condition et donne une furieuse envie de dévorer à pleines dents ce monument du cinéma Zoporifique.

 

Générique : un plan fixe d’une jungle avec un fond musical ridicule que même François Feldman ferait mieux.

Et puis nous sommes à bord d’un bateau qui suit une côté sauvage mais c’est difficile à dire puisqu’un coup c’est une rivière, un autre un fleuve, et parfois un confluent. Le professeur Taylor, que j’appellerai Bob (ça sera plus commode) est un scientifique explorateur qui est accompagné de son épouse et sa petite fille. Et puis il y a aussi Gérard et sa casquette particulièrement attentif : il sent que quelque chose va se passer et il sait qu’il y a des cannibales dans le coin.


Gérard à la casquette en mode surveillance

Bob Taylor : "Je vais descendre te chercher un café" (avant que tu te fasses bouffer...)

Bob et sa conjointe papotent (« je vais descendre te chercher du café ») quand des cannibales envahissent le navire, dévorent la femme de Bob. Shocking ! Une scène effroyable non pas par sa violence, mais par sa lenteur. Imaginez donc une succession de gros plans couleurs sépia filmés au ralenti, dans lesquels on aperçoit vaguement la bouche de la victime, parfois les dents d’un cannibale, et si on a un peu de chance et qu’on visionne le film un vendredi 13, on verra un peu de bidoche. Rien d’effrayant, sauf que c’est long puisque Franco étire l’action sur 5 bonnes minutes montre en main. On en vient à bénir le type qui a inventé la touche « avance rapide » !

Le premier cannibal d'origine européenne agissant dans une contrée sauvage...

C’est pas le tout, mais l’action avance et il faut en profiter car ça ne sera pas toujours le cas dans ce film ! Nos chers cannibales ramènent Bob et sa fille dans leur camp. Pour fêter ça, il découpe le bras de Bob, un geste qui ne sera pas sans conséquence dans la logistique du film comme on le verra par la suite puisque du coup notre héros se retrouve manchot 15 minutes après le générique. Bon sang 15 minutes, encore 1 h 15 de métrage ! Ca va être long.

Ca va couper, chérie...

La visite du camp est pour nous l’occasion de découvrir que Franco a réellement créé un univers cannibale transcendant de réalisme. Non seulement tous les figurants sont de type caucasien : imaginez vos voisins de palier habillés en pagnes et maquillés par votre petite nièce, vous aurez une idée du truc. Franco rajoute 2-3 crânes factices, limite s’il n’a pas oublié l’étiquette du prix, et shoote le tout dans un parc, à en juger par la régularité des arbres. On est loin de la jungle vierge, de l’Amazonie farouche qui aurait pu dissimuler la tribu aux yeux de notre civilisation. Mieux : Franco, en anthropologue du dimanche, invente une langue pour ses cannibales et, afin qu’on comprenne quand même un minimum, glisse 4-5 mots français dans le bouzin. Résultat : un joli « atahuglabu-ho-ho-rigali-polu-manger-étrangers-blancs-yaba-chicani etc.» qui nous permet de comprendre que ces cannibales sont des fins gourmets malgré leur aspect assez rustre.


Le cousin Gilbert tout fier de son crâne acheté à Prisunic

Je vous le donne en mille : Bob réussit malgré tout à s’échapper car il maîtrise très bien les nœuds avec ses orteils. Non parce qu’avec une seule main, c’est d’un coup plus dur, faut bien dire. Et Bob de filer, abandonnant sa fille à la tribu qui l’a déjà considère déjà comme la « ata-oto-goulo-boulu-triflui-Déesse-Blanche-yazer-filgac » et j’en passe.

Bob retourne donc à la civilisation (jolis films urbains de la collec’ de vacance de Franco) et son témoignage dérange semble-t-il puisque personne ne veut le croire. Pourtant un bras en moins on aurait pu penser que, mais non. Et là démarre le festival des effets spéciaux, puisque notre héros Bob va devoir faire tout le film, je dis bien TOUT le film avec un bras en moins,et nous infliger des effets tous aussi pourris les un que les autres.

On commence à l’hôpital avec un effet misérable mais efficace. Et ouais, le bras sous la couverture, ça marche toujours c’est un grand classique. Mais l’illusion ne durera malheureusement pas puisque Franco va demander à l’acteur de se trimballer un pauvre boudin pendant toutes les scènes du film. Pas de chance ça se voit et c’est ridicule.

Et hop le bras sous la couverture, un effet spécial saisissant de réalisme (tout est dans le choix de la couverture) !

Oui j'ai un boudin à la place du bras, et alors !

- Mais dites, Bob, vous ne vous fouteriez pas de ma gueule concernant ce bras amputé ?

Salaud de scénariste ! Tu pouvais pas me faire amputer 3 minutes avant la fin, bordel !

Mais revenons à l’intrigue. Un flou artistique embrume le scénario : nous sommes quelques années après que la fille de Bob ait disparu. Mais Bob lui n’a pas vieilli. Sa fille, Lena, est restée dans la tribu et est devenue la femme du chef, et accessoirement la Déesse Blanche. Ne le cachons pas, Lena c’est l’élément sexy qui va permettre à Franco de refourguer son film un peu partout. Pourtant pas de quoi s’emballer : si l’actrice est fort mignonne, autant dire que jamais Franco n’arrive à rendre Lena sensuelle ou érotique. La faute à un éclairage trop sombre qui ravage toute les pellicules. C’est bien simple, par moment on ne voit même pas ce qu’il se passe. Pire : lors d’une scène érotique, l’actrice à l’air de s’ennuyer sévère.

La vie sexuelle des cannibales : je suis contre simuler l'orgasme et je le prouve !

 Un des rares plans téton correctement éclairé

 

Bob veut monter une expédition pour retrouver sa fille, mais personne ne veut le croire hormis une infirmière. Reste la bizarre directrice de l’hôpital qui invite Bob à raconter son périple dans le parc, non pardon la jungle décidément je ne m’y ferais pas. S’en suit une scène hallucinante : Bob débarque devant la directrice et Charles son amant comme un cheveux sur la soupe, pendant que les deux hôtes picolent du champagne s’échangeant des clins d’œil coquins. Ils doivent partager pas mal de perversions ces deux-là puisque la directrice ne cesse de se frotter à une poutre pendant tout le dialogue avant de renvoyer Bob dès qu’il mentionne les cannibales («Allons, faites-vous soigner ! »)

La poutrophilie de sa compagne laisse Charles visiblement de marbre.

Bob, déçu, s’accroche tout de même à son idée et part avec l’infirmière sympa chercher un guide dans un bar pas loin de la jungle des cannibales ; enfin du moins on le suppose, puisque Franco nous case un stock-image de bateau, puis un autre d’avion, puis, attention attention c’est le festival de stock-images, une succession de plan d’oiseaux tropicaux. A croire que Franco en avait en réserve : il aurait du savoir pourtant que quand c’est trop, c’est tropicaux.


Les conseils de pépé Franco : en vacances, prenez toujours votre caméra avec vous !


Au premier plan, le film de vacance de Franco.
En fond, la terrible jungle vierge qui cache les cannibales...

Sauf que le guide refuse de se faire bouffer tout cru par les cannibales. Bob s’énerve et le dialoguiste se lâche : « d’accord j’ai compris. Personne ici n’a des couilles ! Allons personne ne veut m’aider ici ?!!! ». Un Charles salvateur surgit :


et s' explique : "Je sais qu’au fond mon sens de l’humour est difficile à comprendre… mais au fond je ne suis pas un mauvais bougre. L’histoire que vous nous avez raconté m’a beaucoup ému et c’est pourquoi nous avons décidé de vous aider : on a réunit absolument tout ce qu’il vous faut pour entreprendre votre expédition."


Sauf que ce que Charles n’a pas dit c’est que l’expédition ressemble à un camp vacance puisque tous les membres du groupe passent leur temps à s’amuser sous l’œil exaspéré de Bob. Le pire reste quand un groupe de donzelles dansent lassivement à bord du bateau sans qu’on comprenne réellement pourquoi sinon que ça permet de faire un plan sensuel… si l’éclaireur faisait convenablement son boulot, parce que pour apercevoir un peu de chair, il faut vraiment vraiment scruter l’écran attentivement et espérer que l’un des demoiselles passent devant une fenêtre. N’empêche qu’il est vraiment étonnant de constater que le réalisateur n’apporte même pas d’attention à ce genre de « détail » technique, pourtant essentiel…

Ces dames chassent le cannibale. Si si ...

S’ensuit 30 trop longues minutes de marche dans la jungle. Au détour du parc qui constitue l’unique décor de ce périple (encore une fois), l’expédition trouve une main en plastique. Les membres du groupe comprennent rapidement que finalement c’est pas si marrant comme balade lorsqu’ils tombent sur un hameau dévasté par nos cannibales. Forcément le groupe de scinde, se perd, revient sur ses pas, se re-perd, ne retrouvent pas les voitures, et ça dure, ça dure, ça dure…

La forêt vierge selon Jess Franco

Jusqu’à ce qu’enfin, ô miracle du cinéma, ils trouvent le campement des cannibales et la Déesse Blanche non sans deux-trois scènes de bouffes barbaque sur fond sépia, je vous laisse reprendre le descriptif de tout à l’heure puisque c’est pareil. Pas de chance pour Bob, Lena ne le reconnaît pas tant elle est imprégnée de la culture tribale. Bob décide donc de se barrer en enlevant la belle, tout en laissant le groupe se débrouiller.

Ben oui, mais bon se trimballer sa fille réticente avec un bras en moins et un boudin en plus, c’est pas simple. Et Bob se rattraper par la tribu ce qui nous amène à la scène finale : le chef de la tribu veut affronter Bob dans un combat à mort pour décider qui gardera Lena. Voilà donc le final : une bagarre dans la flotte entre un chef de tribu et un Bob amputé. Heureusement Bob maîtrise le coup de boule et vient assez facilement à bout du chef, qu’il épargne le laissant repartir avec sa tribu. The End. Ouf, fin du massacre.

Combat à mort pour le coeur de Lena : l'indigène est désavantagé car il n'a pas de boudin à la place du bras, lui...

Mondo Cannibale c’est finalement l’anti-thèse d’un film : pas de scénario, pas de comédiens, pas de réalisateur, pas d’équipe, pas de décors, pas de budget. Et pourtant au final, on a un film. Mais quel film ! Un « truc » impossible à regarder sans la fonction « avance rapide » de votre lecteur ; une « chose » impossible à supporter sans un bon ami à côté de vous pour rire. Un conseil : ne vous y risquez pas seul.

 Merci de votre attention, et à une prochaine fois pour un nouveau nanar.

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20 juillet 2008 7 20 /07 /juillet /2008 18:58
Il y a 10 ans, la société Ritual pondait un FPS nommé SIN dans la doite lignée de Duke Nukem. Hormis un moteur graphique pas mal fichu pour l'époque (une amélioration de celui de Quake 2), Sin proposait un jeu d'action rythmé, fun aux personnages charismatiques malgré leur absence totale d'originalité : le flic sympa black avec des rastas, la méchante mégalomaniaque à forte poitrine qui veut dominer le MoooOOOoonde, et le pote du héros, un hacker morveux. Pour peu qu'on apprécie les comics et les mangas, on passera sur ces stéréotypes pour se délecter du fun.

Bref, SIN s'annoncait comme un hit en puissance en cette fin d'année 1998 (punaise, 10 ans déjà !). Sauf que deux évènements allait plomber le titre. Activision, l'éditeur, poussa Ritual à torcher le jeu. Résultat : une fois la boîte achetée, il vous fallait le patcher pour éviter plantages et lenteurs. Sauf qu'en 1998, récupérer 45 Mo de patch avec un modem 56K, c'était bien galère !
L'autre élèment qui allait propulser SIN dans les oubliettes de l'histoire du jeux vidéo : Half Life est sorti en même temps. C'est qui s'appelle ne pas avoir de bol. Vous pondez un jeu marrant, et en face, une autre équipe de développeurs sort LE jeu de la décennie, une pierre angulaire du genre. Donc Half Life éclipsa totalement la sortie de SIN. Seuls une poignée de furieux connurent les plaisirs du dégommage de vilain à coup de fusil mitrailleuse dans Freeport City, la ville où se déroulait l'action.

Si je vous parle de tout ceci, c'est parce que j'ai découvert que l'histoire ne s'arrêtait pas là ! Je joue régulièrement à Team Fortress 2 via Steam, la plateforme de jeu de l'éditeur Valve, et j'ai découvert que Sin a connu il y a 2-3 ans une suite : Sin Episodes. Emergence est le sous-titre du premier volet de la suite des aventures du flic rasta (John Blade, 'achement original, je vous l'avais dit !).

On retrouve donc notre copain le flic au prise encore une fois avec Elexis Sinclair la vilain surpoumonnée, qui veut toujours détruire le monde, ou bien le dominer, j'en sais rien et pour tout vous avouer ça n'a pas grande importance. John Blade va donc devoir se frayer un chemin dans les labos et entrepôts de la méchante pour savoir de quoi il en retourne.

Sin Episodes : Emergence reste dans la droite lignée de SIN. Le gameplay est archaïque, l'action quasi-ininterrompue. Ca fusille, ça trucide, les hordes de soldats surgissent, les monstres géants vous sautent dessus. Pas de risque de se perdre : il n'y a qu'un seul chemin à suivre ! Avec vos 3 armes, vous nettoyez les niveaux tranquillement.

Dit comme ça j'ai l'air de me moquer, mais j'ai bien apprécié Sin Episodes : Emergence. On ne s'y ennuie pas, on ne vous trompe pas sur la marchandise (c'est bourrin et old-school), et c'est pas cher (20 $ sur Steam). En plus, on vous offre le jeu original en cadeau, ce qui m'a bien fait plaisir (nostalgie quand tu nous tiens !).
Certes, il y a bien des défauts. Le jeu est court (5 heures à tout casser, mais je rappelle qu'il ne coûte pas cher), le moteur d'Half Life 2 est très modestement exploitée (du coup, il tourne parfaitement sur ma machine), les niveaux sont ternes et se ressemblent beaucoup.

Mais globalement j'ai aimé. Malheureusement, l'histoire se répète puisque Emergence n'a pas connu le succès attendu, et on risque d'attendre la suite de ce premier épisode pendant longtemps.

Pour info, j'ai rencontré ce que je pensais être un bug au lancement du jeu. En effet, l'écran de démarrage bloquait et je n'avais pas moyen de jouer. Hop, Sin Emergence apparaissait et puis plus rien. Pas d'écran de lancement du jeu. Misère... Et j'ai trouvé la solution. j'ai mis mon firewall ZoneAlarm en mode jeu. Et hop, tout a fonctionné !
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