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21 janvier 2014 2 21 /01 /janvier /2014 16:50

 generation proteus

Fin des années 70. Un couple en crise : elle (Julie Christie) est psychiatre, lui scientifique. Elle soigne des enfants parce qu'elle a perdu sa fille, il se plonge dans la création d'une intelligence artificielle sensée résoudre les grands problèmes de l'humanité.
Il finit par créer une intelligence électronique supérieure nommée Protéus. Mais lorsque Protéus accède à la conscience, il décide d'étudier l'humain. Plus précisément l'épouse de son créateur fort jolie au demeurant. Protéus la séquestre dans sa maison, bardée de gadgets électroniques qui sont autant d'extensions de lui-même. Le combat s'engage lorsqu'il apprend à sa prisonnière qu'il compte bien la féconder...

C'est marrant, dans un film, quand on apprend qu'une machine va accéder à la conscience ou à un esprit supérieur, on sent que ça va partir assez vite en sucette (par exemple, Saturn 3 de Stanley Donen, 2 ans près). Génération Proteus ne déroge pas à la règle : Protéus se comportant rapidement comme un psychopathe lubrique. Il faut voir ces scènes où Julie Christie est ligottée sur une table à l'aide de câbles informatiques pendant que la machine l' « explore » ! À tel point qu'on peut se demander comment la MGM a pu laisser passer ça. On pense aussi à 2001 de Kubrick car les liens thématiques entre les deux films sont évidents. Et on pense aussi à Terminator, les voyages temporels en moins. 

Génération Proteus (Demon Seed en vo) est l'adaptation d'un roman de Dean R. Koonz, auteur de livres d'épouvante, et donc forcément la partie SF du film va progressivement déraper dans l'horreur. L'histoire est à priori casse-gueule, et pourtant le réalisateur, Donald Cammell, s'en sort très bien, notamment parce qu'il sait tenir sa caméra et composer de jolies plans. Passé un premier quart d'heure franchement mou du bide, le film prend son essor. Curieusement, à l'époque, toute la domotique de la maison a dû paraître un poil farfelue. De nos jours, le film prend un sens différent, et parvient donc à rester d'actualité, puisque la plupart des inventions sont maintenant bien concrètes (commandes vocales, contrôle à distance...). 

generation proteus01


J'ai parlé de la torture physique que subit Julie Christie (excellente, mais pas aidée par un doublage français clairement pas à la hauteur de son talent), mais une autre scène m'a glacé le sang tant elle anticipe certains de NOS inquiétudes. Lorsque Protéus comprend que l'agresser physiquement ne sert à rien, il va chercher dans ses bases de données des vidéos de sa petite fille décédée d'un cancer des années plus tôt pour les diffuser en boucle sur les écrans de la maison ! 

La dernière partie du film vire par moment dans le psychédélique électronique (!) et dans les références christiques (la Nativité). Car Protéus parvient finalement à « féconder » sa victime (consentante ? On ne sait pas trop, les scénaristes n'étant pas très clairs...). Le scénario ne s'attarde pas trop sur l'explication de l'exploit. La naissance du bambin manque d'un cheveu d'être ridicule mais qui fonctionne parfaitement à l'aide d'une double-pirouette (surprise !) fort à propos.

Enfin, à noter les effets spéciaux forcément rudimentaires pour l'époque, mais très convaincants, surtout lorsque Protéus se matérialise sous la forme d'une figure géométrique métallique polymorphe (oui je sais dit, comme ça...). Là franchement, je suis curieux de savoir comment ils ont réussi à si bien le faire.

Une belle surprise, un très chouette film (dans les limites du genre et de l'époque bien entendu), une très bonne soirée !

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