Dans notre futur. Vous êtes un chasseur de prime débarqué sur la planète Pandore. Désertique, poussiéreuse, la planète est laissée à l’abandon par les gouvernements : les pillards et gangs y règnent en maître, dans une ambiance d’après fin du monde (genre Mad Max). Les autochtones sont terrorisés par les bandits et vivent retranchés dans quelques villages perdus. Et il n’y a pas que les humains dont il faut se méfier : les skaggs, sortent de loups du désert, rôdent.
Vous débarquez sur Pandore pour une raison simple mais nébuleuse : vous avez des visions ! Une jeune femme vous demande de trouver l’Arche, sans que vous sachiez ce que c’est réellement. Les habitants du coin pensent qu’il s’agit d’un conte pour enfant. Mais bon, vous êtes un chasseur de prime, et là ou ailleurs, il y a du pognon à se faire…
Borderlands est un objet assez curieux dans le monde du jeu vidéo actuel ultra-formaté. Le jeu mêle plusieurs styles : le FPS (jeu de tir), le hack’n slash (dont Diablo est le plus connu des représentants) et le MMORPG. Un pari surprenant donc, à l’heure où les éditeurs, plutôt frileux, préfèrent une énième suite à Call of Duty ou un énième Command & Conquer.
Restait à prendre le meilleur de ces trois styles de jeu pour en faire une bonne mixture. Coup de chance, les cuisiniers de Gearbox, l’éditeur, sont plutôt doués.
Le FPS de Borderlands est assez classique et ne recherche pas la simulation à tout prix. Vous ne pourrez pas vous pencher derrière un obstacle par exemple. C’est le fun qui est ici recherché à tout prix, et avouons que les phases de combat sont plutôt amusantes, sans être révolutionnaires. L’arsenal mis à la disposition du joueur est très diversifié, et chacun pourra y trouver son compte, de l’amateur du fusil sniper au furieux préférant le fusil à pompe. Et pour affiner le tout, les munitions sont, elles aussi, diversifiées : explosives, corrosives (pour attaquer les armures), etc.
C’est du côté des ennemis qu’il faudra trouver une première faille à Borderlands : il y a très peu de « models » différents, si bien qu’on se retrouve souvent à tirer sur les mêmes personnages et créatures tout au long du jeu. On aurait aimé un peu de variation, ne serait-ce qu'au niveau des couleurs par exemple. Reste que certains « models » sont assez déjantés et amusants (les gnomes cannibales sont très funs). Certains boss sont aussi impressionnants.
Au hack’n slash et au MMORPG, Borderlands emprunte le « loot » et les quêtes.
Mais qu’est-ce que le « loot » ? En gros, lorsque vous tuez un adversaire, celui-ci « lâche » de l’équipement, qui va permettre d’améliorer le vôtre, d’équipement. Parfois, c’est un objet inutile, et quand vous avez beaucoup de chance, c’est un objet très rare et efficace. Bon, on fermera les yeux sur un point totalement illogique : comment un loup du désert peut transporter un fusil d’assaut ou ne serait-ce que des munitions… Cet aspect du jeu est un petit plaisir dans Borderlands, puisque vous démarrez un combat avec l’espoir de récupérer un petit quelque chose qui vous sera utile.
Quant aux quêtes, comme dans les MMORPG, vous croiserez des personnages qui vous confieront des missions à accomplir. A vous de vous rendre au bon endroit, de faire ce que l’on vous a demandé et de revenir toucher votre prime. Les quêtes sont assez diversifiées et l’on évite l’abus de mission « fedex » (apporter ceci à untel). Très rapidement, vous pourrez utiliser un véhicule, ce qui réduira considérablement les trajets et accélèrera le jeu.
Il existe quatre classes de personnage dans le jeu, vous choisissez la vôtre dès les premières minutes. Chaque mission, en plus de vous rapporter du matériel ou de l’argent, est récompensée par des points d’expériences. Ces points vous permettent de développer vos compétences et vous spécialiser dans certains domaines de votre classe de personnage. J’ai choisi la classe Sirène, qui permet de se rendre invisible pendant quelques secondes (le temps de fuir un combat mal engagé par exemple). Au fur et à mesure, mon pouvoir de classe s’est amélioré : le temps d’invisibilité augmente, j’émets une aura incendiaire lorsque je sors de l’invisibilité, etc. Si bien que rapidement, on ne prend au jeu de développer son personnage, pour devenir de plus en plus efficace et affiner ses tactiques de jeu.
Un mot sur le fil rouge du jeu, la fameuse quête de l’Arche. La fin du jeu m’a un peu déçu : je m’attendais à quelque chose de plus épique, de plus délirant. C’est sec, abrupt, et l’on reste sur sa faim. Dommage. D’autant plus que les dernières secondes, si elles proposent un petit délire, restent bien floues…
Si vous jetez un œil aux photos, vous constaterez que Borderlands a un cachet graphique inhabituel. Il s’agit du « cellshadding », un rendu bande-dessinée très agréable, et original. Ce n’est pas le premier à le faire (déjà, le jeu XIII en son temps l’avait utilisé) mais ce style graphique colle parfaitement à l’ambiance déjantée de Pandore. Basé sur le dernier moteur Unreal, le jeu tourne parfaitement sur mon Qosmio G50-122.
Un bémol sur l’interface. On sent que le jeu a été conçu pour les consoles de jeu de salon. Si bien que l’interface de l’équipement est pénible à manipuler et l’on voit rapidement que l’utilisation de la souris a été rajouté à la va-vite.
La partie solo est complète, le multijoueur un peu moins à priori.
Ici pas de cartes pour jouer en réseau : à la place vous pouvez jouer n’importe quelle mission en coopératif avec 3 autres joueurs. Du coup, on peut imaginer de jouer avec 3 potes, chacun choisissant un perso d’une classe différente, et parcourir les étendues de Pandore main dans la main. Les ennemis seront plus coriaces, le jeu plus difficile, mais le butin sera plus important. Là encore Borderlands propose donc une option originale, et ne verse pas dans la facilité.
Mais, cerise sur le gâteau, Borderlands est assez long (une quarantaine d’heures pour finir le jeu et toutes les missions). Une fois terminé, vous pouvez recommencer le jeu au début, avec des adversaires plus féroces, en conservant votre niveau et votre équipement. Ou bien vous pouvez acheter un DLC, notamment L’Île des zombies du Dr Zed, mais j’y reviendrai bientôt.
Borderlands est un très bon jeu, fun, distrayant, avec une ambiance unique.
Recommandé.
Quelques conseils aux nouveaux arrivants sur Pandore
- Fouillez tout ce que vous pouvez. Non seulement vous récupérerez de l’argent, mais aussi des munitions, ce qui évitera d’en acheter.
- Spécialisez-vous rapidement dans quelques types d’armes (qui font mal). Personnellement, j’ai choisi le fusil sniper, le fusil d’assaut et le fusil à pompe. Il n’est pas plus efficace d’essayer de monter toutes les compétences de tir.
- Récupérez du matériel et revendez-le dans les bornes. Le loot se divise en plusieurs niveaux de rareté : blanc, vert, bleu, violet, orange (du plus commun au plus rare).
- Gardez toujours un flingue d’une catégorie que vous n'utilisez pas souvent. Une fois à court de mes munitions habituelles , j’ai souvent été heureux de prendre un pistolet qui traînait au fond du sac à dos pour achever un ennemi car je n'utilisais jamais les munitions du revolver.
- Justement : le sac à dos. Il est bien petit au début du jeu. Je vous conseille de faire les quêtes liées aux petits robots dès que vous le pouvez. La récompense permet d’agrandir le sac à dos. C’est pratique.
- Utilisez efficacement le quad, ce n’est pas qu’un moyen de transport : servez-vous en pour écraser les bestioles et autres ennemis. Vous économisez ainsi des munitions… et du temps.
- Chaque ennemi a un point faible qu’il est bon d’exploiter. Tirez dans la gueule d’un skagg et vous comprendrez. Cherchez les points faibles, ça vous facilitera le boulot.
- Utilisez à fond la boussole : elle vous indique TOUJOURS la position des ennemis et une évaluation de leur distance, même ceux que vous ne pouvez pas voir (encore une aberration…). C’est un moyen efficace pour vérifier que vous avez «nettoyé» une zone et éviter une embuscade.