
Et à l’annonce de l’arrivée de Louis Leterrier sur le tournage du film, j’étais assez sceptique. Sa filmographie (les deux Transporteurs et Danny the Dog) me paraissait un peu juste pour le projet, et le jeunot n’allait-il pas se faire bouffer par la machine hollywoodienne ?
Premières images, et premier bon signe : le générique donne le ton d’entrée de jeu, on fait table rase du passé et l’on explique en quelques séquences l’origine du personnage. C’est rapide, efficace et finalement ça colle bien avec l’idée qu’on est aussi en face d’une adaptation de la série TV. Puis l’on retrouve Bruce Banner (Edward Norton, impeccable comme bien souvent) exilé dans les favelas brésiliennes. Le scénario pose le personnage correctement, et hop ! premier clin d’œil aux amateurs du comic-book : Bruce utilise un PC portable pour communiquer par mail avec un certain M. Blue, idée piochée dans le run de Bruce Jones d’il y a quelques années. Une petite ampoule s’allume au-dessus de la tête de l’amateur du comics que je suis, j’ai un sourire aux lèvres : les scénaristes auraient-ils repris de bonnes idées des différentes sagas d’Hulk ? Je confirme : le film est parsemé de petites séquences piochées à droite à gauche dans les comics, jusque dans Ultimates avec le parachutage d’urgence de Banner d’un avion !
Autre très bon point, le film est rudement bien rythmé : jamais on ne s’ennuit un seul instant. Sur 2 heures de métrage, Leterrier case 3-4 grosses scènes d’action bien bien bourrines et agrémente correctement les entre-deux. Les scènes de combat justement, sont vivaces, filmées lisiblement, et l’on sent bien toute la puissance des personnages.
Les fans de comics souriront aux clins d’œil disséminés, comme les apparitions (attendues) de Stan Lee ou bien de Lou Ferigno, ou bien lorsque Hulk frappe ses poings pour souffler des flammes. Mieux : l’intrigue prépare carrément l’avenir des prochains films : une scène laisse à croire que le Leader sera le prochain vilain, et la scène finale ravira les amateurs de Tête de fer puisque Tony Stark fait une apparition toute pleine de promesse (Avengers ?).
Alors si l’on perd ici en finesse et que l’on gagne en puissance, ce nouvel épisode sonne vraiment comme un redémarrage qui répondra certainement plus aux attentes des amateurs et du grand public. Et finalement, c’est déjà une bien belle réussite que de parvenir à concilier les deux publics.