Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
9 novembre 2009 1 09 /11 /novembre /2009 16:05
Pour m'amuser un peu, je vais faire un copier-coller de la critique d'Aurélien Ferenczi dans Télérama (lire ici). Forcément Télérama n'aimant pas le fantastique (généralement) et encore moins les blockbusters ricains, on ne pouvait pas s'attendre à ce qu'on en dise du bien. Mais de là à tomber si bas...
 
"Prenez vos cahiers : leçon de vocabulaire. Pour les spécialistes anglophones, X-Men Origins : Wolverine est ce que l'on appelle un « spin-off ». Soit un récit dérivé d'une série, n'en reprenant qu'un personnage : ici, à l'affiche, un seul « X-man », Wolverine, super- héros incarné par Hugh Jackman aux costauds biscottos. Mais ce « spin-off » est en fait un « prequel », soit un récit fondateur précédant les films euh... qui lui succèdent : en l'occurrence, la naissance des X-men, superhéros dont Wolverine, y apprend-on, fut le précurseur, voire le père putatif.
Vous suivez ? Enfin, preuve de notre bilinguisme, pour les spécialistes francophones, X-Men Origins : Wolverine (quel titre !) est ce que l'on appelle une « daube », une « bouse » ou un « navet », suite de combats tonitruants entre personnages a priori immortels (d'où la durée desdits combats). Les Grecs avaient L'lliade, nous avons X-Men : est-ce à cela que l'on mesure la grandeur d'une civilisation ?"


Voilà une critique bien idiote (il y a un argument quelque part dans ce que vous avez lu ?), d'un critique qui a choisi de se faire plaisir en démolissant (bêtement) le film. Allez on va laisser là Aurélien Ferenczi, qui ne mérite toute réflexion faite que notre indifférence, pour se pencher plus sérieusement sur X-Men Origins : Wolverine (quel titre ! hé hé).

Le film nous propose de découvrir le passé d'un des plus vieux membres du groupe de super-héros : Wolverine. Nous découvrons qu'il était encore un  enfant au milieu du 19ème siècle (son pouvoir de guérison aidant à vieillir plus lentement), mais surtout qu'il avait un frère, Victor, lui même possèdant des pouvoirs mutants. Les deux frangins bourlinguent et participent à différentes guerres (1ère et 2nde Guerres Mondiales, Vietnam). Et ils finissent par mettre leurs talents au service d'un commando secret dirigé par un certain Striker. Mais Wolverine est agacé par le comportement de plus en plus sadique de son frère, et décide d'abandonner l'équipe. Hélas, Striker et ses hommes n'apprécient pas qu'on leur fausse compagnie, et décident de pourchasser notre héros...

L'objectif de ce film est de retracer le passé de Wolverine, personnage très apprécié outre-Atlantique, et indirectement montrer comment il finit par rejoindre le groupe des X-Men. La tâche est assez réussie, non seulement parce que "Wolvie" est celui qui a le plus de charisme du groupe mais aussi parce que c'est finalement le plus intéressant. Il y a en fait deux personnes en Wolverine : l'homme (civilisé, aimant) et la bête (sanguinaire, violente). Et depuis X-Men, le film de Bryan Singer, Hugh Jackman incarne parfaitement l'ambivalence du personnage : il est Wolverine sans discussion possible.

Pour les amateurs de comics, X-Men Origins : Wolverine permet de voir comment Hollywood adapte au grand écran des personnages plus secondaires du comics. Et là, tout le monde n'est pas logé à la même enseigne ! Autant Gambit ou la Emma Frost sont assez fidèlement retranscrits, autant d'autres, Deadpool par exemple, n'ont plus rien à voir, à tel point qu'on pourrait parler de trahison du matériel d'origine. Dommage.

Autre souci : les problèmes de raccords entre ce film et X-Men. Qui parmi les néophytes va comprendre que Liev Schreiber (dans Wolverine) et Tyler Mane (dans X-Men) incarnent le même personnage, Victor Creed alias Dent de Sabre ? Pas grand monde, hélas. Qui va comprendre que le personnage William Striker, c'est aussi le vilain qui attaque les X-Men dans X-Men 2 (joué dans ce dernier par Brian Cox) ? Dommage que la production n'ait pas soigné les raccords.

Wolverine fait un peu cheap. C'est sympathique parce qu'on ne s'ennuie pas, parce que tout ne repose pas sur l'action (bien au contraire), mais il manque une bonne louche d'épisme pour qu'on soit séduit. En l'état, X-Men Origins : Wolverine est un agréable divertissement, une bonne série B pour un samedi soir pantouflard.

Dommage, parce qu'il y avait matière à faire mieux. Et... ouf parce qu'on aurait pu avoir bien pire (X-Men 3 par exemple) !
Partager cet article
Repost0
28 septembre 2009 1 28 /09 /septembre /2009 11:12
S'attaquer à Watchmen, c'est s'attaquer à un sacré morceau de la culture bd. Pour résumer, la bande-dessinée d'Alan Moore et Dave Gibbons est LE comics de référence, considéré comme, sinon le meilleur, du moins l'un des plus importants. Mieux, ce fut la première BD à remporter le prix Hugo et la première à apparaître dans la liste du Times des 100 meilleurs romans en langue anglaise depuis 1923. Bref on ne doit pas aborder l'adaptation de Watchmen comme on le ferait pour les X-Men ou les 4 Fantastiques...

1985. Dans des Etats-Unis alterntatifs où les super-héros existent.
La tension ne cesse de croître entre les Etats-Unis et l'URSS et le monde est au bord du chaos : les 2 géants sont sur le point de déclencher la guerre nucléaire, qui atomiserait l'humanité toute entière.
C'est dans ce climat bien pessimiste qu'un vieux super-héros, le Comédien, est assassiné sans que l'on puisse déterminer l'identité de son agresseur. Le Comédien n'était pas spécialement un tendre, du fait de ses idées fascisantes, et faisant parti d'un groupe de super-humains, maintenant démantelé. Rorschach, autre sociopathe ancien-membre du groupe, décide de prévenir ses anciens acolytes et de mener l'enquête, persuadé que ce meurtre dissimule un vaste complot...


L'adaptation de Watchmen a été confiée à Zack Snyder, réalisateur par le passé de L'Armée des Morts (un bon remake du Zombies de Georges Romero) et de 300 (une adaptation de la BD de Frank Miller, que je n'ai pas vue).

La première chose qui m'a frappé dans Watchmen (le film), c'est l'application qu'à mis Snyder à retranscrire les cases de la BD sur grand écran. Si bien qu'on reconnait sans soucis la bande-dessinée malgré le nouveau design des costumes des héros. Il faut bien dire que reprendre tels quels les costumes aurait donné un résultat  vieillot (rappellons que la publication de la BD date de la moitié des années 80, voir illustration ci-dessous). Opération "cosmétique" réussie, le film ne sombre pas visuellement dans le ridicule.



Non le vrai problème de Watchmen, c'est que l'on sent Snyder comme un élève qui aurait appris sa leçon par coeur mais sans la comprendre totalement. Tel quel, le film est correct et agréable à suivre, mais n'arrive à aucun moment à s'élever au niveau du matériau d'origine, et pourtant il y avait matière. Trop même, si bien que le projet s'avère finalement à mon sens bien trop ambitieux pour le jeune réalisateur qu'est Snyder.



Snyder a choisi de ne pas adapter les nombreuses intrigues parallèles du comic. Et tant mieux, car les 2h40 du film paraissent déjà bien longues ! Pire, Snyder se contente finalement de reprendre l'intrigue générale, tout en la modifiant quelque peu. Ainsi, le film est plus gore que ne l'était le comic. Un ajout inutile puisque ça ne sert jamais réellement l'intrigue. Idem pour l'abondance des ralentis  : chaque scène d'action a droit à son arrêt sur image en pleine action. Agaçant. La fin du film (le dernier quart d'heure en gros) est probablement le plus crispant car les explications sont confuses.

Au rayon des regrets, il y aussi une partie du casting. Tous les acteurs sont insipides (excepté Rorschach et le Comédien) et beaucoup n'arrivent pas à "rendre" la dimension de son personnage. Le pire étant Ozymandias incarné par un jeune freluquet censé être "l'homme le plus brillant du monde" et Patrick Wlison (Le Hibou) qui singe le Clark Kent de Superman.

Tout le fond du comic  n'est qu'effleuré, tant Snyder s'acharne à vouloir adapter la forme.
Dommage.
Partager cet article
Repost0
24 août 2009 1 24 /08 /août /2009 19:20
La sortie d'un nouveau film de Quentin Tarantino est toujours un évènement. Le cinéaste n'a jamais caché son amour du cinéma de genre, impossible à dissimuler de toute manière puisque ses films font d'innombrables références à ses films préférés (je vous conseille par ailleurs de lire son interview par Bertrand Tavernier dans un récent numéro de Brazil, ou dans son livre Amis Américains ; un bonheur).
Après un Kill Bill ravageur, Tarantino avait quelque peu déçu avec Boulevard de la mort : trop référentiel, trop bavard, trop inaccessible. Le réalisateur se devait de remettre les pendules à l'heure après cette déconvenue.

France, 1941.
Un groupe de soldats alliés, les Bâtards, sèment la terreur dans la France occupée avec une méthode un peu particulière. En effet, les Bâtards sont cruels et sadiques, et scalpent littéralement leurs victimes nazies. Leur prochaine cible ? Un petit cinéma parisien qui va accueillir l'avant-première de la dernière réalisation de Goebles, qui réunira les grands pontes de l'armée nazie, et pourquoi pas ? Hitler lui-même. L'occasion de mettre fin à la Guerre ?
Ce qu'ignorent nos soldats, c'est que la directrice du cinéma, Shosanna
, est une juive ayant échappé aux SS. Et elle a bien l'intention de se faire vengeance par elle-même...

Inglorious Basterds un vieux projet de Tarantino, puisqu'il en a commencé l'écriture bien avant Kill Bill. Après maintes réécritures, on ne peut que saluer le résultat. Inglorious Basterds est certainement le film le plus passionnant du réalisateur depuis... Pulp Fiction !

Comme d'habitude chez Tarantino, son film comporte pas mal de violence et c'est peut-être le seul défaut que j'y ai trouvé. Ames sensibles, faites attention : le film ne comporte pas énormément de scènes violentes, mais certaines sont tout de même corsées si l'on a pas été prévenu (remarquez, maintenant c'est fait).

Le gros point positif, c'est que le film fonctionne à plusieurs niveaux : il y a l'intrigue principale, véritable film de guerre et de sabotage, où l'on se demande continuellement quels obstacles les héros vont rencontrer (voire même si Shosanna  - épatante Mélanie Laurent - et les Bâtards ne vont pas se gêner). Mieux, Tarantino va développer deux notions importantes : celle du langage (parlé, gestuel) et celle de la puissance du cinéma.

Dans Inglorious Basterds, les personnages parlent souvent plusieurs langues (français, anglais, allemand, voire italien dans une mémorable scène comique). L'auteur choisit de ne pas céder à la facilité et chaque changement de langue entraîne un sous-titrage. Mieux : la méconnaissance d'une langue peut s'avérer fatale et propulse le suspens à un sacré niveau dans deux scènes virtuoses (la toute première et celle de la cave). Un vrai plaisir, qui mériterait un revisionnage.

"Pas besoin de dynamite quand on a de la pellicule" annonçait Tarantino dans un récent Cahiers du Cinéma. Et son film en est la plus brillante démonstration. On va y parler du cinéma de propagande bien entendu, avec Goebels (et un faux film à la gloire du Reich). Mais Tarantino, dans un énorme tour de force, étale aux yeux de tous sa croyance, naïve et si puissante, que oui, le cinéma peut changer le monde.

Dernier bon point, et je vous laisse : le casting. Brad Pitt n'est pas impressionnant mais amusant en chasseur de nazis bourrin et sadique, ses coéquipiers sont parfaitement dans le ton mais c'est surtout Chrispoph Waltz dans le rôle du colonel nazi Landa qui impressionne. Wow, quelle teigne ! Quel mélange de gentillesse feinte et de cruauté. L'acteur a remporté un prix à Cannes, et ça n'est pas une surprise finalement, il est impérial. Et avec Mélanie Laurent, ils relèguent les Inglorious Basterds au second rang.

Passionnant, drôle, cruel, assez sobre dans les dialogues (ouf !) et avec des moments de suspens parfait, Inglorious basterds annonce le retour d'un Tarantino en forme. Il est de retour, et il va falloir compter avec lui !


Partager cet article
Repost0
5 août 2009 3 05 /08 /août /2009 10:05
G.I. Joe, dans les années 80, c'était des figurines pour petits garçons. Il y avait les bons, les GI Joe donc, et les méchants, les sbires de Cobra. Le nombre de figurines étaient impressionnant, d'autant plus qu'il y avait plusieurs costumes pour chaque personnage, et un joli paquet de véhicules. Tout cela fleurait bon la propagande pour l'armée américaine : les gentils G.I. étaient beaux et costauds, les méchants tous moches, mais je doute y avoir un seul instant songé en jouant avec mes jouets...

Puis il y eut un dessin animé, destiné à "vendre" les figurines aux têtes blondes. L'animation était limitée, les scénarios tout autant, mais cela faisait plaisir aux gosses de voir les aventures sur petit écran de leurs jouets. Et puis cela donnait de la matière à notre imagination, on reprenait nos jouets et on voulait refaire les mêmes scènes sur le tapis du salon.

Alors forcément, lorsqu'on voit débouler sur grand écran l'adaptation d'une gamme de jouets, adaptée ensuite en dessin animé, on se dit que ça va être ras du front. Et l'on a pas tort, car GI Joe le film est très stéréotypé et sans aucune surprise : les gentils vont laminer les méchants, et le héros embrassera la princesse, non sans quelques petites blagues et moments de frayeur, pas de problème.

Mais l'organisateur de tout cela est Stephen Sommers. Et ce monsieur, en terme de divertissement, sait y faire. on lui doit "Un Cri dans l'océan", honnête série B (voire Z) ; la saga de la Momie ("La Momie" et "Le Retour de la Momie"), sympathique tentative de "refaire" Indiana Jones, et Van Helsing joli mais tonitruand hommage aux vieux films de monstres de la Hammer. Oui, Stephen Sommers n'est pas un artiste, lui son truc c'est de fournir du bon vieux film grand public, qui en met plein les mirettes.



Et donc sur G.I. Joe, Sommers est parfaitement à l'aise : sur 2h00 de film, il doit bien y avoir 1h30 d'action ! G.I. Joe fonce pied au plancher sans jamais s'arrêter et nous propose quelques moments d'action bien amusants. Stephen Sommers est généreux, une sorte de Monsieur "toujours plus" du cinéma d'action, et l'on ne pourra pas lui reprocher d'avoir été un peu chiche sur le dynamisme.

Mieux, il réussit à faire exister un univers pourtant restreint à la base (ben oui, des joujous pour gosses, quand même), trouve quelques secondes pour caractériser les personnages à travers 2-3 flashbacks, et bien sûr termine son film en se laissant la possibilité d'enchaîner sur un deuxième opus. Tout au plus on regrettera la surabondance des effets numériques, trop visibles par moment.

Le cahier des charges du blockbuster de l'été est rempli haut la main : G.I. Joe est une sorte de grand huit pour mômes, un peu comme si derrière l'écran un gosse s'imaginait sa petite histoire avec ses jouets, profitant de sortir tous ses jouets, ses véhicules, etc. Mieux : Stephen Sommers ravira les fans absolus des figurines en glissant régulièrement quelques clins d'oeil.

Difficile de bouder son plaisir, une fois mis au courant.
Partager cet article
Repost0
3 août 2009 1 03 /08 /août /2009 10:54
Figurez-vous que les romans Harry Potter me font régulièrement de l'oeil dans les librairies.
Je trouve les couvertures de Jean-Claude Götting un brin naïves et attirantes. Et surtout le choix de graphisme très surprenant (car risqué) pour un best-seller. Et puis le fait d'être l'une des plus grosses ventes de ces quinze dernières années ne manque pas d'attiser ma curiosité. Faudra (peut-être) qu'un jour je m'y mette.

C'est justement la réflexion que je me faisais l'autre jour en sortant de la séance d'Harry Potter et le Prince de Sang Mêlé. Car si je ne lis pas les romans, je me fais d'une année sur l'autre traîner dans les salles pour voir les adaptations ciné des romans. Et jusqu'à présent, j'ai toujours trouvé ça moyen, hormis Harry Potter et les prisonniers d'Azkaban, qui m'avait assez plu pour ce que je me rappelle. Et pour tout avouer, je m'étais endormi sur la fin d'Harry Potter et l'ordre du Phénix. Bref Harry Potter au cinéma, c'est pas mon truc.

Et en regardant Le Prince de sang mêlé je pense avoir compris pourquoi.
Le film dure 2h40, et préparez vos oreillers (il y eut même un entracte au bout d'1h15). La première moitié du film oscille entre les histoires sentimentales des héros, la vie à l'école de magie, et une vague menace ; la seconde partie, trop courte, tente d'insuffler un peu d'héroïsme, sans y parvenir malheureusement. Et pendant que je regardais tout cela dans une demi-torpeur, malgré tout un brin complaisante (il faisait beau dehors, et les Magnum amande, ça vaut son pesant de cacahuètes), j'imaginais que le roman devait être agréable.

Harry Potter, l'apprenti magicien, démarre une nouvelle année à l'école Pouldard et retrouve ses amis. Alors que les Mange-morts fomentent un truc pas net, Harry découvre par hasard un livre de magie qui appartenait à un mystérieux Prince de Sang mêlé, ancien élève. Qui est-il ? Et que prépare Darco, l'un des adversaires d'Harry et sa bande ?

Le film, tel quel, n'est finalement qu'un grossier résumé d'une histoire certainement bien plus détaillée et fine sur papier. On imagine bien que les romans doivent être amusants, avec ces petits chassés-croisés amoureux d'ados, que les cours de magie doivent être plus détaillés et savoureux, et qu'au final la révélation sur l'identité du Prince de Sang mêlé du titre, grandiose. Au ciné, elle ne m'a même pas fait lever un sourcil tant le personnage est relégué au second plan. Le final laisse espérer de grands changements pour la suite de l'histoire.

Les amateurs des romans prendront, je pense, plaisir à voir l'adaptation, pour ma part  je suis définitivement fâché avec la version ciné.

Partager cet article
Repost0
29 juillet 2009 3 29 /07 /juillet /2009 18:07
"Bella" vient tout juste d'arriver dans le patelin de Forks pour y vivre avec son père. Au lycée, elle rencontre Edward, un beau jeune homme ténébreux. Son secret ? Il est un vampire et vit caché parmi les humains.
Leur amour est-il possible ?


Twilight est l'un des grands succès en librairie des dernières années, rayon ado et surtout c'est le roman qui a remis le vampire au goût du jour chez les ados. N'ayant pas lu le roman, je ne parlerai donc pas ici de l'adaptation en elle-même. Et comme je le craignais, Twilight n'est pas fait pour moi, trentenaire bien rôdé aux films de genre.

On peut concevoir Twilight comme une porte d'entrée dans l'univers fantastique destiné aux jeunes néophytes. Le film récupère ainsi pas mal de clichés modernes sur le mythe vampirique et saupoudre le tout d'une romance un brin légère et inoffensive. Oui, le beau vampire fera tout pour sauver sa belle, même jusqu'à mettre en péril les siens. Bref c'est pour des ados, pas pour des adultes.

Vu avec l'oeil d'un vieux routard du film de genre, Twilight est long et parfois ennuyeux, car il ne démarre finalement que dans le dernier quart d'heure, où il se passe enfin quelque chose ! Une heure et demie d'introduction, voilà bien le principal souci du film qui propose des scènes interminables.

Seuls points positifs : la photographie qui réussit à rester grise tout au long du film (mais du coup tous les acteurs ont des airs de déterrés, ce qui, pour un film de vampire, finalement est dans le ton) et le parti pris de la voix-off, surprenant pour un blockbuster pour ados ricains.

Hormis cela, qu'est-ce que c'est long...
Partager cet article
Repost0
25 mai 2009 1 25 /05 /mai /2009 20:18

Wow, quelle fin !

Il existe deux versions du Grand Silence puisque les producteurs ont à l'époque demandé à Sergio Corbucci de tourner une nouvelle fin, différente de la version d'origine jugée trop sombre. Ce que je confirme puisque la fin est véritablement très noire, dans tous les sens du terme : même l'image est sombre.

Le grand Silence est un film très impressionnant et un western tout à fait atypique.

 

Tout d'abord, l'histoire se déroule sous la neige ce qui change des paysages couverts d'un soleil de plomb auxquels nous avons plus l'habitude dans les westerns.

 

Ensuite, l'acteur principal est français : il s'agit de Jean-Louis Trintignant, pas forcément habitué à ce type de rôle. Dans la version Canal + du DVD, on apprend tout de même que l'acteur a joué dans des films très variés, et même érotiques (L'amour à cheval) ! A noter aussi Klaus Kinsky dans le rôle du méchant de service, qui parvient à ne pas surjouer.

 

Le Grand Silence est un Sergio Corbucci comme à son habitude, c'est-à-dire sombre, désespéré. J'ai tendance à utiliser l'adjectif crépusculaire pour désigner ses westerns, et le Grand Silence n'y fait pas défaut.

 

Sergio Corbucci doit avoir un problème avec les mains, puisqu'il les maltraite d'un film à l'autre. Dans Django, Franco Nero se fait écraser les doigts ; dans le Grand Silence, Trintignant tire sur les pouces de ses ennemis pour les handicaper à vie, et il se fera même brûler la main droite.

 

Un très bon film de série B, étonnant, rude, rugueux, servi par de bons acteurs. Le déroulement de l'histoire est assez lent et l'on retrouve des éléments chers à Corbucci, notamment la ville (triste) prise en otage par des truands sadiques, ou le rôle de la femme.

 

Je suis très curieux de voir un autre film de cet auteur, ce qui ne tardera pas puisque j'ai eu la chance de trouver à tout petit prix Far West Story et Campaneros.

 


Partager cet article
Repost0
2 mai 2009 6 02 /05 /mai /2009 19:00
A 23 ans, Erin Gruwell démarre sa carrière de prof de littérature avec la pire classe du lycée Wilson de Long Beach. Rapidement, elle se rend compte que pour ses élèves, l'enseignement est le cadet de leurs soucis : guerre des gangs, drogues, la rue, la prostitution, la vie de ces jeunes est loin d'être rose. Comment réussir à les intéresser ?

Avant tout, non, Ecrire pour exister n'est pas un grand film sur l'éducation qui montre des solutions géniales pour profs en difficultés. Et non, bien que le film soit tiré de faits réels, Ecrire pour exister n'est pas totalement crédible. Mais Ecrire pour exister est agréable.

Agréable, parce qu'il montre une prof' totalement investie par son travail, envers et contre tous (ses collègues, ses supérieurs, son époux, et même son père !). Le film n'occulte pas certaines réalités du terrain : la difficulté d'une vie de couple si l'on se laisse déborder par son boulot, et les chamailleries d'égo entre collègues.

Ensuite, agréable parce que les élèves sont attachants. Le film nous montre un quartier sinistré, et permet de mieux appréhender les difficultés d'intégration. Les acteurs sonnent justes, et Hilary Swank (Miss Karaté Kid !, Boys don't cry, et Million Dollar Baby) passe bien dans le rôle de la jeune prof, malgré ses faux airs de Jennifer Garner.

Enfin, agréable parce que, si par moment le scénario en fait trop, il donne l'espoir qu'on peut réussir à intéresser ses élèves à sa matière. Alors ça reste utopique, mais ça fait du bien !
Partager cet article
Repost0
27 avril 2009 1 27 /04 /avril /2009 10:25
En 1956, Alfred Hitchcock doit contractuellement un film à la Paramount. Il demande à un de ses producteurs si le remake de son "Homme qui en savait trop" de 1934 intéresserait la production. Hitchcock y voit la possibilité d'améliorer son histoire. Il dira d'ailleurs des années plus tard à Truffaut  "La première [version] était l’œuvre d’un amateur, la seconde est celle d’un professionnel."

Aussi L'Homme qui savait trop de 1956 avec James Stewart est intéressant parce qu'il s'agit du remake d'un film d'Hitchcock par Hitchcock lui-même. L'exercice s'annonçait déjà intéressant, mais le réalisateur va le pousser un peu plus loin que prévu en rendant un vibrant hommage à celui qui deviendra son compositeur attitré, Bernard Hermann.

A Marrakech, un espion est assassiné et dévoile une mystérieuse information à un couple d'américain en vacance avec leur fils : un politique important va être assassiné à Londres. Hélas, l'enfant du couple  est enlevé par les assassins qui menacent de le supprimer si le couple parle aux autorités. Les voilà partis sur les traces des comploteurs pour retrouver le petit...

L'Homme qui en savait trop propose une trame classique pour un Hitchcock. On reconnaît le motif habituel des "personnages au mauvais endroit, au mauvais moment". Cela lance l'intrigue dans une course-poursuite teinté d'enquête et de fausses-pistes. Pas de problème : Hitchcock est un roublard dans ce genre d'exercice et el film est parfaitement orchestré : pas un temps mort, on est pris dans l'intrigue du début à la fin.

Mais plus que d'être un bon film, L'Homme qui en savait trop explore le son et la musique au cinéma.

Le générique nous montre un orchestre classique et se termine sur un coup de cymballes par la mention "Un simple coup de cymbales et voilà boulversée la vie d'une paisible famille." Et ça sera le cas puisque le film mène progressivement à un concert de musique classique dirigé par Bernard Hermann. Les 2 hommes n'en étaient qu'au début de leur collaboration, mais déjà on sent l'importance d'Hermann sur le travail d'Hitchcock. Plus tard, c'est Hermann qui convaincra le réalisateur de l'importance de la musique au cours de la célébrissime scène de la douche.

Pour en revenir à L'homme qui en savait trop, le sommet du film est atteint pendant une scène de suspens mémorable : le couple arrive pendantle concert où l'assassinat doit avoir lieu. Le couple cherche le tueur. Et pendant tout ce temps, soit un peu moins de 10 minutes, il n'y a plus que la musique en fond sonore. plus une parole, plus un son, pas un bruitage, que de la musique pour accompagner l'intrigue. La caméra suit le chef d'orchestre (Hermann himself donc), et va même jusque suivre les notes sur les partitions pour annoncer le fameux coup de cymbales (à priori fatal). Un bijoux.







Partager cet article
Repost0
23 avril 2009 4 23 /04 /avril /2009 09:16
Drôle de sentiment au moment de lancer le film : quel besoin (hormis pécunier) y avait-il de faire une suite à Psycho, l'un des chefs-d'oeuvre d'Hitchcock ? Et surtout comment succéder à ce film absolu et séminal en restant digne ?

Nous sommes en 1983, soit 23 ans après les évènements de Psycho. Les médecins estiment que Norman Bates est guéri et qu'il reprendre une vie normale. Le voilà de retour au motel et dans la demeure familiale. Il se lie d'amitié avec Marie, une des serveuses du restaurant où il travaille maintenant. Mais rapidement la santé mentale de Norman est ébranlée : sa mère est-elle bien morte ?

Le film démarre curieusement : le prégénérique consiste en une rediffusion de la célèbre scène de la douche. A la fin de la scène l'image fixe la maison des Bates et l'image devient petit à petit colorée comme pour montrer que le temps à passé depuis les évènements de Psycho.

J'ai toujours regretté qu'Hitchcock ne nous ai jamais permis d'explorer la maison Bates de manière plus précise. Certes, la bande-annonce de Psycho permettait d'épancher un peu cette soif. Universal ayant eu la bonne idée de conserver intacts le décor du premier film, on retrouve ici les même lieux. Et comme Richard Franklin situe son film en grande partie dans la maison, on peut donc la redécouvrir à loisir.

Bien entendu, il est très agréable de retrouver Anthony Perkins dans le rôle qui a fait son succès, même s'il a pris un petit coup de vieux. Ca n'est rien comparé à Vera Miles qui reprend son rôle de Lila Crane, ou plutôt Lila Loomis. Car Psychose 2 permet d'en savoir un peu plus sur le destin des personnages du premier film ! On apprend ainsi que Lila Crane, la soeur de Marion (celle qui meurt sous la douche dans Psycho), s'est mariée avec Sam Loomis, l'amant de Marion !

Et toute l'intrigue du film repose sur un embrouillamini familial ! Norman croit que Mère est de retour ? Et bien non ! Il s'agit d'une machination de Lila qui le considère comme trop dangereux pour être libéré. Le meilleur moyen de le renvoyer à l'asile, c'est de la faire rechuter et donc de lui faire croire que Mère est de retour. Vous vous rappelez de la petite Marie ? Et bien c'est la fille de Lila et Sam, et elle aide sa mère dans son entreprise !

L'intrigue est alambiquée et peu crédible. Psychose ne nécessitait pas de suite, je considére ce film comme une sorte de "what if ... ?" : "Et si on avait fait une suite à Psycho...?". Du coup, ça devient plus regardable et on se laisse prendre au jeu. On se surprendrait presque à passer un bon moment.

Richard Franklin tente de faire ce qu'il peut à la réalisation, mais passer après le Maître n'a rien de simple. Aussi se contente-t-il de singer Hitchcock. On va donc retrouver des moments qui rappellent Psycho : une discussion devant un repas frugal, la fameuse scène de la douche, la montée d'escalier hésitante de Norman, l'extraction dans les marais... Et puis Franklin reprend même des détails techniques (focal, motif circulaire...). On sent bien que c'est pour se racrocher au premier film que ça n'a pas de réel intérêt dans l'histoire. Sauf de faire cogiter les cinéphiles au visionnage, et ça en devient ludique d'essayer de trouver les repompes.

Détail cinéphilique : on sait Gus Van Sant grand amateur d'Hitchcock, a tel point qu'il cite volontier La Mort aux trousses dans Gerry. J'ai remarqué que Norman joue un morceau de piano, Sonate au clair de lune, le même morceau que jour Alex, le gamin meurtrier d'Elephant de Van Sant. Encore un clin d'oeil ?

Maintenant, reste plus qu'à voir Psycho 3 et 4.

Partager cet article
Repost0