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20 septembre 2011 2 20 /09 /septembre /2011 08:12

smash cutAble Whitman s'attaque à un nouveau film d'horreur à petit budget. Dans un premier temps, il semble peu concerné par son nouveau film. Mais un jour, il tue par accident une personne du tournage. Ne sachant que faire de ce cadavre, il croit alors tenir une idée de génie: il découpe son corps et utilise les morceaux de chair humaine pour les inclure dans son prochain film. Rapidement, tout le monde applaudit son long-métrage pour son réalisme gore. Content de ce nouveau succès, Able Whitman sombre dans une folie meurtrière et s'en prend à d'autres personnes.

Ca s'annonçait plutôt rigolo comme film. Pensez donc : un petit budget gore, décomplexé, bourré d'humour.
Hélas, tout le film tombe à plat dès les premières minutes. L'humour est d'un lourdingue abominable, les effets spéciaux sont franchement nuls (la tête d'un mannequin de Prisunic pour simuler une décapitation, voyez le niveau...). Je me suis longtemps demandé si ce n'était pas volontaire, une sorte de mise en abîme sophistiquée, mais non, au final que ce soit voulu ou pas, c'est nul. 

Les érotomanes avertis reconnaîtront peut-être l'actrice hardeuse Sasha Grey, qui tient ici le rôle féminin principal (et qui ne plombe pas le film contrairement à ce qu'on aurait pu croire si l'on écoutait nos à-priori). 

Même pour un samedi soir entre potes, c'est nul. 

A noter que le dvd (dispo à Noz pour 1.95 €) est étonnement garni de bonus : journal vidéo Sasha Grey, commentaires audios (bon en vo sans sous-titres), diaporama. Certains chefs d'oeuvre n'ont pas les honneurs d'un tel traitement...

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19 septembre 2011 1 19 /09 /septembre /2011 21:08

Acomicbookvillians01vec un titre comme ça, je me suis dis : c'est un film pour moi. Pour ceux qui l'ignore, je bouffe du Strange depuis mes 10 ans (j'en ai 33) et les comics c'est un peu ma grosse grosse passion. Fin de la séquence "je vous explique ma vie", revenons au film.

Dans ce film nous suivons Archie, un amateur de comic-books qui assiste à un affrontement pour le moins original au cinéma : deux patrons de magasins de comics (ou comics shop) veulent mettre la main sur une collection inestimable, dont le propriétaire vient de décéder. Reste maintenant pour eux à convaincre sa mère (le bonhomme était vieux garçon, bonjour les clichés) de vendre la-dite collec'. Dans cette course au magot, tous les coups seront permis...

Commençons par le positif : c'est agréable de voir un film proposant un de ses hobbys en toile de fond. Certes, le film aurait été strictement le même avec des collectionneurs de disques vynils, mais là c'est amusant de voir les personnages causer bande-dessinée américaine. Les néophytes vont probablement manquer les 3/4 des références, mais c'est pas grave (et puis les néophytes regarderont-ils ce film ?). Les transitions entre les scènes se font grâce à des extraits de comics, dont je me demande d'ailleurs si la production a bien les droits (non, parce que y'a du lourd tout de même, entre Wonder Woman et Captain América, on ne prend pas des extraits n'importe comment au pays de l'Oncle Sam, du moins sans montrer ses billets verts).

Les acteurs me sont tous inconnus car c'est une minuscule production, hormis Natasha Lyonne, qui jouait la fille de Woody Allen dans l'excellente comédie musicale « Tout le monde dit I love you ».

Le moins bon maintenant :

Si le film se veut devenir progressivement un polar (il va rapidement être question de cambriolage, la vieille dame refusant de vendre ses comics), l'ensemble ne dépasse pas le niveau d'un épisode de Desperate Housewives. Du coup on suit les aventures d'un oeil rieur sans y croire un seul instant...

A noter le traducteur qui passe à côté de quelques références.

Lorsqu'un des personnages reprochent à l'autre de vendre des "cartes magiques", il fallait bien entendu comprendre des cartes « Magic », célèbre jeu de carte à collectionner. Lorsqu'il lui dit que le dernier jeu Nail est sorti, il faut comprendre que le dernier "Neil Gaiman" (écrivain et scénariste US) est sorti. En plus d'être néophyte, il est sourd le traducteur...

« Comic Book » est un petit film pas désagréable à mon sens, qui calera bien un samedi soir pluvieux, mais pas plus.

comicbookvilliansjpg

La jaquette de la VO

 

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28 avril 2011 4 28 /04 /avril /2011 16:49

clerks 2

Les héros de Clerks reviennent pour le pire... et surtout le meilleur !

 

Dante et Randall, deux employés d'épiceries, sont contraints de trouver un nouveau job après l'incendie de leurs locaux. Ils ne trouvent rien de mieux qu'un fast-food ! C'est le début de nouvelles aventures pour notre duo de glandeurs. Sauf que... Dante s'est trouvé une copine mignonne comme tout. Le mariage est pour bientôt, le couple doit partir s'installer en Floride, le père de la chérie a un job (sérieux) pour Dante... Une nouvelle vie serait-elle sur le point de commencer ? A moins que la patronne du fast-food ait des vues sur Dante ? ...

 

Clerks était un petit film en noir et blanc sur la futilité de la vie. AvecClerks II Kevin Smithchange de style : la couleur envahit l'écran et cette suite lorgne doucement vers la comédie sentimentale trash.

 

Trash ? Oui car entre les discussions sur le sexe, les débats sur "Quelle est la meilleure trilogie entre La Guerre des Étoiles et Le Seigneur des Anneaux ?" voire même les spectacles zoophil... euh d' "érotisme inter-racial", on ne s'ennuit pas.

 

Et Jay & Silent Bob, les deux glandeurs fétiches du réalisateur sont toujours là...

 

Kevin Smith se lâche. Les dialogues fusent, on rigole. Parmi ce maelström de gags et de répliques se dissimule un petit moment tout simple : un couple qui découvre qu'ils s'aiment. Du coup, une petite scène de danse se transforme en petite pépite de dynamisme et de bonheur. Ça vous attrape hop ! paf ! comme ça en plein milieu d'un film (un peu crétin), on se surprend à être ému. Rajoutez à cela un discours sur l'amitié qui vient à bout de tout et un constat plutôt juste : le monde a laissé derrière lui nos deux héros loosers...

 

Kevin Smith réalise là une suite très différente de son premier opus (hormis la fin, où la boucle est bouclée), mais diablement réussie. "Fuck !"

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12 février 2011 6 12 /02 /février /2011 16:45

clerks01Dure journée pour Dante !

C'était sensé être un jour de repos, mais son patron l'oblige à venir bosser à l'épicerie. Il s'engueule avec sa copine au sujet de leurs précédentes conquêtes, aimerait bien secrètement se remettre avec son ex, et l'employé du vidéo club voisin n'arrête pas de venir papoter avec lui de tout et de rien. Pire, les clients les plus insolites se succèdent.

La journée s'annonce longue !

Premier film de Kevin Smith, Clerks est un joli brouillon annonçant les films suivants du réalisateur (par ailleurs scénariste de comics). On y retrouve tous les petits détails qui font le bonheur des amateurs de Kevin Smith et notamment les premières bourdes de ses deux héros fétiches et débiles : Jay et Silent Bob. Et puis les réparties qui font mouche et les réfèrences à la culture populaire des ados américains (de 1994).


Le film se présente sous la forme de scénettes qui se succèdent pour raconter la journée de Dante. On démarre dans son lit, réveillé par son patron, et on s'arrête à la fermeture du magasin.

 

Entre les deux ? Beaucoup de dialogues, comme si la vie, fade et triste des personnages (le film est en noir et blanc) ne pouvait s'égailler qu'avec des discussions, pas forcément très intelligentes, mais toujours insolites et pleines de panaches (les pornos hermaphrodites, le destin des employés indépendants de l'Étoile de la Mort dans La Guerre des Étoiles...). Chez Tarantino, les gangsters causent l avant de sortir les flingues ; chez Smith, les hérose le font pour faire passer les minutes, longues minutes... et pour oublier l'ennui.

On rit (parfois), on sourit (souvent), mais justement on ne s'ennuie pas pour un film qui ne tient que par ses dialogues (unité de lieu et une petite poignée de personnages). Et en fin de compte, Clerks ressemble à un brouillon de Woody Allen version grunge populaire des années 90.

 

Que demande le peuple ?

La suite avec Clerks II !

 

clerks02

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4 janvier 2011 2 04 /01 /janvier /2011 09:09

findingbliss01La charmante Jody a un sérieux problème depuis son adolescence : au lit, c'est la cata ! La jeune femme est coincée au possible, et sa vie sentimentale s'en ressent.
Pas grave, Jody passe sa frustration à travers ses études de cinéma, dont elle sort première de sa promo. Malheureusement pour elle, qui rêve de tourner son premier long métrage, à Hollywood les portes sont fermées. La voilà contrainte d'accepter un job comme ... assistante pour réalisateur de films porno !
Mais Jody ne se démonte pas, et compte bien utiliser le matériel du studio pour monter les films pour adultes le jour, et filmer son propre film "art et essai" la nuit...

Du cul et des sentiments, comment concilier les deux ? La réalisatrice décide ici de nous refaire le coup de la comédie romantique, mais dans un milieu qui ne l'est pas du tout, romantique.  D'un côté l'héroïne, talentueuse fille à papa et coincée ; de l'autre l'industrie du porno avec ses stars extravagantes et superficielles. On se dit que la confrontation de ces univers va dynamiser le récit, et on se trompe pas. Certes l'industrie montrée ici est particulièrement édulcorée, les problèmes de MST et de drogues n'étant par exemple jamais évoqués. Une version un peu "Bisounours" de la pornographie en somme. Si l'on y réfléchit le projet en lui-même est un peu bancal : comment montrer cet industrie pornographique sans tomber justement dans la pornographie elle-même.

Julie Davis contourne le problème, se bornant à simplement suggérer des scènes "hard". Par contre elle n'empêche pas son film de tomber parfois dans le graveleux, parfois drôle (vous découvrirez de nouveaux sens aux mots "éclair au chocolat" et "tunnel"), parfois pas franchement nécessaire (la zigounette d'un hardeur, bof). A noter quelques stars du X apparaissent dans de petits rôles.

Progressivement, Finding Bliss ressemblent à un "film de loosers" ; on a tous vu au moins un film où un groupe de personnages, pas du tout doués, se retrouvent à devoir se surpasser pour atteindre un objectif, comme par exemple le premier qui me vienne en tête Même pas mal !(Dodgeball). Dans Finding Bliss, le principe est : Jody réussira-t-elle a faire un "vrai" film avec une équipe composée de stars du X. Si au début le film nous montre ces stars comme des néandertaliens, rapidement Jody va découvrir des personnes généreuses et motivées. Un stéréotype de contourné (dans le X, il n'y a que des idiots et des pervers), mais un autre de retrouvé (on y croit pas du tout).

 

findingbliss04

 

Julie Davis va alors déployer plusieurs trames et idées dans son film, sans jamais malheureusement aller jusqu'au bout.


Tout d'abord lorsque Jody monte les fameux films porno durant la journée, elle s'imagine parler avec l'actrice de ses rapports sexuels frustrants. Elle se créé une amie virtuelle en somme. Dédoublement de la personnalité, émancipation sexuelle refoulée, il y avait matière à exploiter. D'une manière plus pertinante que le twist final sans intérêt.
L'équipe tourne un film de fesses le jour et un film normal la nuit. Petit à petit on devine que les deux métrages s'influencent peu à peu : les hardeurs sont crevés de leurs nuits et ne peuvent plus tourner le jour, ils deviennent plus exigents sur le scénario.
Bien entendu, l'histoire principale dans son ensemble prêtait à la reflexion : jusqu'où aller pour l'amour de son art ? Doit-on tout faire pour tourner ?

Autant de questions, d'interrogations, que Julie Davis va effleurer sans jamais essayer d'apporter une réponse, préférant à la place se concentrer sur la comédie "romantique".

 

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De ce côté-là, on va trouver les clichés habituels du genre. La cristalisation de Stendhal. Le doute (est-il l'homme que j'aime ?). La rupture (avec une séquence de chanson triste avec les deux amoureux qui ne veulent plus se parler). La réconciliation. Les parents pas contents que leur fifille sortent avec un réalisateur de films de fesses, etc.

Alors Finding Bliss, film râté ? Oui, mais avec pas mal de qualités qui emportent l'adhésion du public.

Les acteurs sont particulièrement bien choisis, Leelee Sobieski passe bien dans le rôle principal. Le timing du film est parfait, on ne s'y ennuit jamais. Et l'intrigue tord le cou à certaines idées reçues sur le milieu du X, et s'amuse à souligner qu'il ne faut jamais juger trop vite son prochain. Une morale certes convenue mais cohérente avec
l'ensemble.

Si bien qu'en fin de compte on passe un agréable moment devant un film bancal, dont on imagine à quel point il aurait pu être réellement décalé et réussi. Dommage, mais rien de rédhibitoire donc.

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9 décembre 2010 4 09 /12 /décembre /2010 10:20

monvoisintotoroRetour sur Mon Voisin Totoro, le célèbre dessin animé de Hayao Miyazaki !


M. Kusakabe et ses deux filles, Satsuki et Mei, s'installent dans une veille maison, à la campagne, de manière à se rapprocher de l'hôpital où est soignée la mère de famille. Rapidement les fillettes découvrent que la maison dissimule de bien étranges habitants...


Disons-le tout net, Mon Voisin Totoro est à mes yeux sans contestation possible le meilleur dessin animé pour enfants (et grands enfants) qui puisse exister. Et je m'en vais vous expliquer pourquoi.


Premier point original : dans ce film, il n'y a pas de méchant. Pas de violence non plus, ni même de méchanceté. Maintenant, réfléchissez-y et citez -moi un film sans méchant, sans confrontation ? Pas simple, n'est-ce pas ? C'est la grande force de ce dessin animé qui réussi à développer une histoire, certes simple, mais sans mièvrerie. Il ne se passe pas grand chose dans le film, le noeud de l'histoire est même tout simple et futile. Peu importe, le principal n'est pas là, mais bien dans l'atmosphère douce voulue par l'autreur.


Le film enchaîne des scènes de la vie quotidienne : déménagement, le repas, le bain, la lessive... On suit la petite famille dans la vie de tous les jours. Miyazaki utilise ce quotidien comme pour mieux souligner le merveilleux qui va s'insinuer dans la vie des personnages. L'histoire se déroule à une époque indéterminée, mais probablement dans la première partie du XXème siècle. La campagne et la nature est prédominante, la forêt envahit toujours le paysage. Il n'y a pas de grande ville dans Mon Voisin Totoro, on se connait entre voisins, on s'entraide. On est pas loin du paradigme, c'est très reposant et calme.


Les élèments sont très présents dans le film. Miyazaki s'y attarde régulièrement pendant de longues minutes. L'eau, avec les ruisseaux, le bain, le ruisseau, la pluie. Il y a le vent qui souffle dans les herbes, ou bien lorsque le chat-bus file à travers la campagne, sous le nez des passants. Et puis bien sûr la terre et la nature avec ce vert omniprésent, les arbres, les glands, qui envahisset l'écran à chaque pas en dehors de la maison (nombreux plans sur des fleurs) !

 

monvoisintotoro02
C'est Mei, la petite de 4 ans, avec son âme d'enfant qui va découvrir Totoro pour la première fois. Puis Satsuki le verra mais un peu plus tard, car la jeune fille grandit bien vite, obligée de remplacer sa mère dans la maison. Jamais les adultes ne le verront eux, même si Grand-mère, une  voisine très âgée, prétend l'avoir vu quand elle était petite. Tout cela porte à croire que le privilège de voir Totoro, l'âme de la forêt, est réservé aux enfants.On pense parfois à Lewis Caroll et son Alice au pays des merveilles, mais l'oeuvre de Miyazaki rest très originale.

 

Au début le personnage est ambivalent : on ignore s'il est gentil ou méchant. Car s'il ressemble à une boule de poils pataude, la bestiole fait son apparition en montrant les dents pendant un énorme baillement ! Et même  le Chat-Bus, autre bestiole de la forêt, a parfois lui aussi un aspect inquiétant. Heureusement, tout ce bestiaire est là pour aider la petite famille.


Mon Voisin Totoro est magique, car il peut réunir tous les âges. Ma fille de 2 ans et demi en redemande, et j'avoue ne pas me faire prier. Car le film ne s'adresse pas qu'aux enfants ; il nous rappelle que pour être heureux, il faut peu de choses : une famille, un toit, et une âme d'enfant pleine d'imagination. On a certainement un peu trop tendance à l'oublier en grandissant.

monvoisintotoro01

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30 novembre 2010 2 30 /11 /novembre /2010 09:55

psychose3

L’épisode 2 ayant rapporté un peu d’argent, Universal a songé qu’on pouvait saccager encore un peu plus l’œuvre d’Alfred Hitchcock.

 

Pour le coup, c’est Anthony Perkins, l’acteur qui incarne Norman Bates, qui se charge de la réalisation. Certes, c’est un coup marketing, mais derrière cette apparence il y a une longue tractation : Perkins voulait revoir à la hausse son salaire, la Universal refusait, et du coup l’acteur proposa de jouer ET réaliser le film. Perkins chercha un réalisateur pour le seconder, et après quelques refus trouvera Bruce Surtees, chef-opérateur de Clint Eastwood pendant longtemps. Pire : les désaccords entre Perkins et Universal furent nombreux. Au contraire de Perkins, la production souhaitait un film sanglant, où Mère assassinait sauvagement un bon paquet d’ados. Nous sommes en 1986, et la mode des slashers movies (Halloween, Vendredi 13, etc.) bat son plein, ceci expliquant cela…

 

Curieusement, Psycho III ne fait qu’une légère allusion au deuxième épisode (dans lequel quelqu’un essayait de faire perdre la tête à Norman). Nous retrouvons Norman dans son motel, après avoir passé 20 ans à l’asile. Il n’est pas du tout guéri de son problème, puisque nous comprenons rapidement que Mère n’est pas loin, tout aussi momifiée que dans le premier. Bien entendu, de nouveaux visiteurs arrivent au motel : une nonne défroquée (qui va entretenir une relation amoureuse avec Norman…), un voyou dragueur (que Norman va engager pour tenir la réception), et carrément une équipe de foot venue jouer dans la ville d’à-coté. C’est le début du massacre.

 

Psycho III est donc le plus sanglant des 3 films, comme le souhaitait la production. Cela confine même parfois un peu au ridicule, tant on est à l’opposé de ce que voulait Hitchcock. Anthony Perkins s’essaie à singer plein de petits détails de l’œuvre d’origine. La fameuse scène de la douche est reprise trois fois, la première étant originale et surprenante, la seconde se contentant de décalquer la version d’Hitchcock en la déplaçant dans un autre endroit, et la troisième est un flash-back en noir et blanc du premier film (ben oui tant qu’à faire…).

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Reste deux plaisirs : celui de retrouver Anthony Perkins devant la caméra (et il a bien vieilli) et surtout de parcourir l’hôtel et la maison Bates un peu plus longuement que dans le film d’Hitchcock (et en couleurs).

Globalement, l’ensemble est tout de même assez bancal, et finalement médiocre. Jamais on ne retrouve l’intensité du premier, et le projet paraît bien grotesque. Le sentiment de tourner en rond, que le film n’apporte rien de neuf au film d’Hitchcock finit par l’emporter.

 

Et pourtant la saga ne s’arrête pas là : Universal produira (pour la télévision) un Psycho IV nous racontant la jeunesse de Norman et qui s’annonce comme le moins bon des quatre…

psychose301

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4 octobre 2010 1 04 /10 /octobre /2010 11:00

skin walkersJ'enfournais le DVD de Skin Walkers sans beaucoup d'espoirs : un énième film de loup-garous, réalisé par Jim Isaac, à qui l'on doit notamment House 3 et Jason X, le dizième opus de la saga Vendredi 13.

Vu comme ça, effectivement, Skin Walkers était bien parti pour se faire démolir par votre fidèle serviteur.

A notre époque co-existent deux races de loup-garous : les "méchants" considèrent leur lycanthropie comme une bénédiction, la possibilité de tuer, de manifester de façon extrême leurs pulsions violentes. Les autres, les "gentils", voient en leur état une terrible malédiction : ils essaient de rester le plus humain possible, et lorsque la nuit tombe s'aliènent à l'aide de harnais spécialement conçus, afin d'éviter de faire du mal aux autres.

Une légende raconte qu'un jour, un enfant né d'une humaine et d'un loup-garou, lorsqu'il atteindra son 13ème anniversaire permettra d'annihiler la lycanthropie...
Skin Walkers démarre, alors que la lutte entre les bons et les mauvais commence : ces derniers veulent mettre la main sur le gamin de la légende, les bons feront tout pour les en empêcher...


Très franchement, les bons films de loup-garous se font assez rares. J'ai en tête deux titres très réussis (Hurlements de Joe Dante et Le Loup-garou de Londres de John landis), le reste de la production naviguant entre le moyen (Wolf) et le très mauvais (avec des effets spéciaux tout pourris à base de moumoutes et de poils artificiels...). Et les anciens films avec Lon Cheney Jr ou Paul Naschi ont pris un sacré coup de vieux, avouons-le.

Skin Walkers s'avère une très bonne surprise.
On sent que les scénaristes développent l'idée de clans de loups-garous qui s'affrontent. Ca change du brave gars maudit qui est pourchassé par des villageois en colère. Et Jim Isaac y ajoute une pincée d'ambiance western : ruelles poussièreuses, fusillades, campagne profonde... On serait presque dans le Far West, manque plus qu'un accord d'harmonica à la Morricone.

 

skin walkers1

Et même à poils, ils sont dangereux...

 

La traque est agréablement rythmée, on ne s'ennuie pas pendant les 80 minutes. Et c'est là en fin de compte le principal souci : 1 h 20 pour développer l'histoire, les enjeux, et les personnages, c'est un peu court. Et du coup, le film qui aurait pu être épique se retrouve avec une ambiance un brin mineure et des personnages souvent esquissés. On a plus l'impression d'assister à la lutte entre 2 bandes de 5 loup-garous qu'à une épopée légendaire qui concerne la race entière. Dommage.

 

Dommage, d'autant plus que les effets spéciaux, discrets et rares, sont réussis. Stan Winston est fidèle à sa réputation de grand truqueur, et pour Skin Walkers parvient sans problème à être crédible sans trop en faire. Petit coup de chapeau aux designs, originaux et plutôt bien vus.

 

Bref, si Skin Walkers ne parvient pas à s'écarter de son statut de série B (mais Isaac le voulait-il, seulement ?), le film est sympathique, jamais ennuyeux et parvient à proposer une alternative à Underworld, autre film dans la même veine (j'ai essayé de ne pas la faire, c'te blague, mais j'ai pas pu m'en empêcher). Car malgré son affiche qui annonce un film sanglant, Skin Walkers est plutôt soft et mise plutôt sur l'ambiance.

 

Enfin, les amateurs du jeux de rôle Werewolf y trouveront aussi une inspiration pour créer quelques scénarios, voire même une campagne. 

Que demande le peuple ?

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4 août 2010 3 04 /08 /août /2010 00:00

lachevaucheedesbannisEn décembre 2009, Wild Side démarrait une nouvelle collection DVD intitulée Classics Confidential.  Destinée à accueillir les fleurons du cinéma, cette collection propose un grand nombre de compléments destinés à éclairer et analyser les œuvres proposées, dont un livre d’une centaine de pages. Le deuxième volume de la collection est sorti cet été 2010 : La Chevauchée des bannis d’André DeToth est un western trop méconnu.

Wyoming. Le rude hiver bat son plein.
Un petit village est sous tension : deux fermiers, Starrett et Hal, se disputent le cœur d’une jeune femme, Helen, ainsi que le droit de passage sur quelques terres. L’issue semble inéluctable : un duel départagera les deux hommes. C’est à ce moment que surgit une bande de hors-la-loi qui fuient l’armée : ils ont en effet pillé une garnison ! Les poches pleines d’or, le Capitaine Bruhn, chef des bandits, décide de prendre le village en otage, le temps de trouver un moyen d’échapper aux soldats. Malheureusement, difficile de tenir ces hommes à cran qui ne demandent qu’à boire de l’alcool et violer les femmes du village. Starrett et Hal pourront-ils mettre de côté leur différend pour sauver le village ?

Rude.
C’est le mot qui vient à l’esprit après le visionnage du film. La Chevauchée des bannis est un western âpre, tourné dans des paysages magnifiques. On imagine que le tournage ne fut pas une partie de plaisir, à voir les chevaux peiner dans les étendues enneigées. Et cela a servi le film qui retranscrit parfaitement les conditions. Même les décors semblent dépouillés : rarement aura-t-on vu un saloon et une épicerie aussi spartiates !
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André DeToth livre ici un travail magnifique, ciselant chaque scène méticuleusement, réussissant à économiser les mouvements de caméra via les cadrages, sans que le rythme du film en pâtisse. La photographie est,  elle aussi, splendide, surtout dans les extérieurs. Le noir et blanc est une volonté du réalisateur, qui voulait à tout prix éviter le côté « carte postale ». A noter enfin le nettoyage de l’image,  absolument parfait, qui permet de profiter d’un film qui paraît flambant neuf !
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La tension grandit peu à peu grâce à des enjeux intelligents et bien gérés : les villageois se retrouvent ainsi à devoir sauver le capitaine Bruhn pour s’assurer que les bandits se tiendront à peu près. Starrett et Hal doivent mettre leurs désaccords de côté, sans oublier : qui finira par conquérir Helen ? L’histoire devient peu à peu prétexte à explorer la personnalité des 4 personnages principaux. La résolution et la conclusion du film empruntent quelques éléments au film noir (Helen = femme fatale ?,   la perversion des bandits), baignant ce western dans une originalité surprenante pour l’époque (1959).

Détail amusant : Tina Louise, embauchée notamment pour ses mensurations affriolantes, est couverte de manteaux pendant tout le film, désamorçant forcément quelque peu son sex-appeal. Une facétie du réalisateur, que les producteurs contourneront en mettant des photos un poil plus dénudées dans les publicités du film pour attirer le public ! Un détail qui montre l’intégrité de DeToth.
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« La Chevauchée des Bannis » est un western insolite et magnifique qu’il faut redécouvrir rapidement sous peine de rater un des meilleurs westerns jamais tournés.

Un mot sur l’édition DVD de Wild Side. Non seulement la copie du film est parfaite, mais les bonus nombreux et de qualité, difficile d’être plus exhaustif :

  • Un livre de 80 pages de Philippe Garnier qui analyse le film et revient sur la pré-production, les conditions de tournage.
  • Un commentaire audio du réalisateur qui parle du tournage.
  • Une interview de Bertrand Tavernier, à l’enthousiasme communicatif. D’ailleurs, je vous conseille son blog, un vrai délice : http://www.tavernier.blog.sacd.fr/
  • Un entretien entre DeToth et Patrick Francis au sujet du film.
  • Un paquet de photos du film.lachevaucheedesbannis2
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30 juillet 2010 5 30 /07 /juillet /2010 10:22

inceptionJe l'attendais au tournant, Christopher Nolan !

Non parce qu'après des films comme « Memento » ou « Le Prestige », le réalisateur s'était permis de revisiter avec brio le personnage de Batman avec « Batman Returns » et dans une plus grande mesure « Batman The Dark Knight ». Autant dire qu'après l’énorme succès de ce dernier (et la pluie de billets verts qui s’en suivi), l'homme avait les coudées franches auprès de la production pour bosser sur un projet personnel sans être ennuyé. Et au vu du concept même d’ « Inception », croyez bien que sans ce succès jamais « Inception » n’aurait vu le jour tant il est tordu.
 
Notre futur proche.
Une nouvelle technologie est apparue : l' « extraction ». Le principe consiste à se brancher sur l'esprit de quelqu'un et d'évoluer dans ses rêves afin de lui soutirer des renseignements : numéro de compte, secrets inavouables, etc. Certaines sociétés se sont spécialisées dans ce genre d’espionnage mental et Cobb (Leonardo di Caprio, impeccable) en est un spécialiste.
Mais Cobb a deux problèmes majeurs : premièrement, il ne peut rentrer aux USA rejoindre ses enfants, car on l'accuse d'avoir tué son épouse. Et deuxième souci : pendant certaines « extractions », Cobb a des visions de son ex-femme qui viennent perturber son boulot, qui nécessitent pourtant une certaine délicatesse (on ne navigue pas dans l’esprit de quelqu’un comme un éléphant dans un magasin de porcelaine, au risque de gravement déséquilibrer la psyché de la victime).
La dernière mission de Cobb se termine mal : il se retrouve obligé de tenter une extraction, mais d'un genre nouveau : une « inception ». Plus question ici d'aller chercher des infos. Il s'agit d'y implanter une idée, le plus naturellement possible. De faire germer dans les rêves de la victime une idée, sans que cette dernière  s’en rende compte, afin que, une fois éveillée, elle ne soupçonne même pas que l’idée lui a été implantée.
Et si Cobb réussit, son commanditaire lui promet qu'il pourra retrouver ses enfants...

Ca vous paraît tordu comme principe ? Attendez de voir le film !
Premier bon point donc, Nolan propose une histoire originale, à notre époque où les blockbusters sont souvent des suites (Toy Story 3, Shreck 4, Twilight 3... rien que ces temps-ci). Si on pense rapidement à « Matrix » ou « Existenz » (avec une plongée dans une autre réalité), le film de Nolan se démarque rapidement de ces deux références. L’intrigue se complexifie et propose de perdre le spectateur : Cobb et son équipe imaginent des rêves imbriqués dans d’autres rêves sur plusieurs niveaux ! Et c’est parti pour un joyeux méli-mélo, où le public est constamment sollicité pour comprendre et s’y retrouver entre les niveaux de rêves.
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Dans « Le Prestige » ou « Memento », Nolan adorait jouer avec le spectateur à travers un montage tordu. Dans « Inception », il pousse donc la chose jusqu'à proposer une intrigue dans 4 réalités différentes, chacune avec sa propre temporalité. En effet, le temps s’écoule plus doucement dans les rêves que dans la réalité. Alors, si l’on imbrique des rêves dans d’autres rêves, on peut y passer beaucoup de temps. Mieux : les conditions du sommeil se répercutent dans les rêves. Si vous dormez dans une voiture et qu’elle fait une embardée, dans votre rêve le monde va se mettre à trembler, voire à pencher. Je vous laisse imaginer : pendant le film on se retrouve à repositionner les scènes. Sommes-nous dans la réalité ? Dans un rêve ? Prévoyez l’aspirine !

Vendu comme un film d’action à la « Matrix », « Inception » s’avère bien plus psychologique que violent. Nous assistons en effet à la catharsis de Cobb, et s’il y a bien des scènes un peu animées, c’est loin d’être la grande force du film. Déjà sur « Batman Returns » on sentait que Nolan n’était pas forcément à l’aise sur les grosses scènes d’action, ici encore on sent qu’il fait un effort, mais c’est pas encore ça. Et tant mieux, puisqu’il compense par un scénario haletant (les 2h30 passent à une vitesse folle), qui intrigue de bout en bout, jusqu’à la dernière seconde.
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J'en suis sorti enthousiasmé, ravi, heureux, bref un film comme on aimerait en voir plus souvent. « Inception » est un film fin, malin et qui va permettre aux cinéphiles de lancer des discussions sans fin sur le concept de réalité (voir la fin du film !).

Im-man-qua-ble !

 

////////////SPOILERS//////////////

Attention, ce qui suit révèle pas mal de secrets du film, et donc est réservé à celles et ceux qui ont vu le film !

Voilà mes réflexions sur le principe du film, après un seul visionnage en salle.

 

La fin du film semble laisser le spectateur en suspens.

Pour ma part, il s'agit d'un leurre. Car la toupie de Cobb n'est pas son totem personnel, c'est celui de son ex-femme (et un totem ne peut appartenir qu'à une personne). Son totem serait plutôt son alliance. Que la toupie tourne infiniment ou pas ne voudra pas dire grand chose.

J'ai plus remarqué la scène d'avant, lorsque Cobb arrive à l'aéroport américain. On pourrait croire que cette scène est dans la suite logique du film, juste après la mission. Sauf qu'il y a un souci. N'avez-vous pas trouvé étrange que tout le monde se retourne sur son passage et sourit à Cobb ? Même Fischer, sensé être la victime de l'opération ? Etrange, non ? De plus, tout le monde lui sourit sans exception.

A mon avis, toute cette histoire est un rêve, destiné à soulager les problèmes de Cobb, notamment son sentiment de culpabilité suite au suicide de son épouse. L'homme souffrait trop et a décidé d'être la cible d'une Inception visant à faire disparaître chez lui le poids de la culpabilité.

L'équipe a créé donc tout un scénario, imbriquant les rêves dans d'autres rêves, afin que tout semble naturel à Cobb. L'homme appelé Fischer est probablement une nouvelle recrue de l'équipe afin que Cobb ne se doute de rien.

Tout le film nous montre les rêves de Cobb, même la scène de fin où il revoit ses enfants.

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