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23 avril 2009 4 23 /04 /avril /2009 09:16
Drôle de sentiment au moment de lancer le film : quel besoin (hormis pécunier) y avait-il de faire une suite à Psycho, l'un des chefs-d'oeuvre d'Hitchcock ? Et surtout comment succéder à ce film absolu et séminal en restant digne ?

Nous sommes en 1983, soit 23 ans après les évènements de Psycho. Les médecins estiment que Norman Bates est guéri et qu'il reprendre une vie normale. Le voilà de retour au motel et dans la demeure familiale. Il se lie d'amitié avec Marie, une des serveuses du restaurant où il travaille maintenant. Mais rapidement la santé mentale de Norman est ébranlée : sa mère est-elle bien morte ?

Le film démarre curieusement : le prégénérique consiste en une rediffusion de la célèbre scène de la douche. A la fin de la scène l'image fixe la maison des Bates et l'image devient petit à petit colorée comme pour montrer que le temps à passé depuis les évènements de Psycho.

J'ai toujours regretté qu'Hitchcock ne nous ai jamais permis d'explorer la maison Bates de manière plus précise. Certes, la bande-annonce de Psycho permettait d'épancher un peu cette soif. Universal ayant eu la bonne idée de conserver intacts le décor du premier film, on retrouve ici les même lieux. Et comme Richard Franklin situe son film en grande partie dans la maison, on peut donc la redécouvrir à loisir.

Bien entendu, il est très agréable de retrouver Anthony Perkins dans le rôle qui a fait son succès, même s'il a pris un petit coup de vieux. Ca n'est rien comparé à Vera Miles qui reprend son rôle de Lila Crane, ou plutôt Lila Loomis. Car Psychose 2 permet d'en savoir un peu plus sur le destin des personnages du premier film ! On apprend ainsi que Lila Crane, la soeur de Marion (celle qui meurt sous la douche dans Psycho), s'est mariée avec Sam Loomis, l'amant de Marion !

Et toute l'intrigue du film repose sur un embrouillamini familial ! Norman croit que Mère est de retour ? Et bien non ! Il s'agit d'une machination de Lila qui le considère comme trop dangereux pour être libéré. Le meilleur moyen de le renvoyer à l'asile, c'est de la faire rechuter et donc de lui faire croire que Mère est de retour. Vous vous rappelez de la petite Marie ? Et bien c'est la fille de Lila et Sam, et elle aide sa mère dans son entreprise !

L'intrigue est alambiquée et peu crédible. Psychose ne nécessitait pas de suite, je considére ce film comme une sorte de "what if ... ?" : "Et si on avait fait une suite à Psycho...?". Du coup, ça devient plus regardable et on se laisse prendre au jeu. On se surprendrait presque à passer un bon moment.

Richard Franklin tente de faire ce qu'il peut à la réalisation, mais passer après le Maître n'a rien de simple. Aussi se contente-t-il de singer Hitchcock. On va donc retrouver des moments qui rappellent Psycho : une discussion devant un repas frugal, la fameuse scène de la douche, la montée d'escalier hésitante de Norman, l'extraction dans les marais... Et puis Franklin reprend même des détails techniques (focal, motif circulaire...). On sent bien que c'est pour se racrocher au premier film que ça n'a pas de réel intérêt dans l'histoire. Sauf de faire cogiter les cinéphiles au visionnage, et ça en devient ludique d'essayer de trouver les repompes.

Détail cinéphilique : on sait Gus Van Sant grand amateur d'Hitchcock, a tel point qu'il cite volontier La Mort aux trousses dans Gerry. J'ai remarqué que Norman joue un morceau de piano, Sonate au clair de lune, le même morceau que jour Alex, le gamin meurtrier d'Elephant de Van Sant. Encore un clin d'oeil ?

Maintenant, reste plus qu'à voir Psycho 3 et 4.

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