Après Les oiseaux, nous nous sommes passé Psychose, que j'ai vu tout petit. D'ailleurs je gardais en mémoire quelques plans du films, notamment lorsqu'on découvre la vérité sur la vieille mère de Norman Bates. Quelle idée mes parents avaient-ils eu de me laisser voir ce film ! :o)
Marion Crane en a assez de sa petite vie sans avenir. Elle est amoureuse d'un homme divorcé, mais sans argent leur histoire ne durera pas longtemps. Alors, quand elle a la possibilité de mettre la main sur 40 000 $, la jeune femme n'hésite pas : elle vole l'argent et saute dans sa voiture pour rejoindre son amoureux. En chemin elle s'arrête dans un motel désolé pour se reposer.
Marion fait alors la connaissance de Norman Bates, le concierge du motel, qui habite en compagnie de sa mère la maison familiale à côté du motel. Norman est un jeune homme entièrement dévoué à sa mère, et cette dernière voit d'un très mauvais oeil l'arrivée de la jeune femme...
Sacré film que ce Psychose !
Il fallait quand même un sacré culot à Hitchcock pour monter ce film, qui a certainement dû choquer le public à l'époque par sa violence et l'ambiance malsaine qui s'en dégage. Norman Bates est un personnage fabuleux, le grand-père de tous les psychokillers du cinéma américain, voire même de tous les croque-mitaines des films d'horreur. Plus généralement, Psychose, à bien y regarder, est presque l'ancêtre du film d'épouvante moderne. Après visionnage, je me rends compte que rares sont les films a avoir été à ce point copiés et récupérés (de tête, comme ça, Halloween pour les meurtres au gros couteau, Ré-animator pour la mélodie carrément plagiée, et sûrement plein d'autres que je ne connais pas...)
Hitchcock ose une intrigue étonnante pour une film tourné en 1960.
Les 30 premières minutes nous montrent Marion Crane en fuite : chaque détail aura son importance par la suite. Ensuite, pile au moment où Marion pense s'en être sortie, le destin s'abat sur elle sous la forme de Norman. Et là, extraordinaire idée d'Hitchcock (et du romancier Robert Bloch, au passage), nous suivons l'enquête de la soeur de Marion, qui la recherche. Du coup Hitchcock transforme la place du spectateur dans l'intrigue en plein milieu de l'histoire. Sur les 30 premières minutes, nous étions au même niveau que Marion, nous découvrions son chemin en même temps qu'elle. Et puis hop ! puisque nous suivons l'enquête, nous, spectateurs, savons ce qui est arrivé à Marion et forcément nous pouvons anticiper ce qui va arriver. Ultime pirouette de l'intrigue, la révélation finale qui redescend le spectateur d'un cran : non, finalement, nous ne savions pas tout au sujet de Norman Bates et ce que l'on va découvrir est particulièrement malsain... Du grand cinéma, ingénieux, malin, comme on en fait plus que rarement (de tête, je dirais qu'un des descendants pourraient être Identity, regardez-le, vous comprendrez).
Un mot quand même sur les acteurs qui jouent avec une justesse fascinante : Anthony Perkins est redoutable, tour à tour adorable en jeune homme timide et inquiétant dans le plan final. Mention aussi à Janet Leigh, qui restera dans l'histoire pour se faire assassiner dans la douche à coups de couteau, et surtout pour son jeu d'une femme inquiète, à l'affût de la moindre menace et qui, finalement, ne la verra pas venir.
Bref, le film, s'il a vieilli, reste d'une justesse impressionante plus de 40 ans après sa sortie. Un joyau noir du cinéma qui connaîtra (malheureusement) 2 suites, Psychose II et Psychose III (ce dernier tourné par A. Perkins lui-même).