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19 novembre 2009 4 19 /11 /novembre /2009 14:18
Souvenez-vous : j'avais essayé il y a quelques mois de lire un polar "noir" avec un Raymond Chandler. Hélas, en m'embrouillant dans les noms des personnages et en ne lisant pas suffisamment attentivement, j'étais  un peu passé à côté. J'ai profité de la période estivale pour retenter l'expérience, avec un autre classique de la littérature policière, le premier roman de James Hadley Chase, Pas d'Orchidées pour Miss Blandish.

Nous sommes dans les années 30 aux Etats-Unis.
Une bande de voyous imaginent pouvoir réussir un bon coup : dérober un collier de diamant de grande valeur à la fille du richissime M. Blandish. Pas de chance pour eux, l'opération tourne mal : non seulement ils sont obligés de tuer le fiancé de la jeune femme, mais les voilà forcés de la kidnapper ! La perspective de faire chanter le père les arrange bien, si ce n'est qu'ils sont maintenant poursuivis à la fois par les fédéraux (pour le meurtre) et le gang de Maman Grisson, qui veut mettre la main sur le précieux collier...


Ce premier roman de James Hadley Chase (il y en aura plein d'autres tant il fut un succès) se lit presque d'une traite. Rapide, étonnament rythmé (pour un roman de 1939), et nerveux, ce livre est un très bon policier dans la mouvance "noir".

Curieusement, Chase choisit de ne pas mettre en avant les policiers et détectives, et ce sont bien les bandits qui tiennent ici la vedette. Chacun a son caractère bien trempé, et c'est une véritable galerie de gangsters que nous dépeint Chase, avec des stéréotypes qu'on aime retrouver : l'as de la mitraillette, le psychopathe qui joue du surin, la femme obèse chef de gang. Leur point commun ? Un langage cru et violent : la légende veut que Chase, anglais d'origine, ait écrit son livre avec un dictionnaire argotique sous la main. Curieusement, l'auteur n'a, lorsqu'il écrivit son roman, jamais mis les pieds aux States, mais on ne s'en rend jamais compte.

L'histoire est sombre, notamment à cause de ses personnages peu recommandables, et l'on s'interroge continuellement sur le destin de Miss Blandish (le titre nous renseigne finalement un peu sur son devenir). La première partie du roman est consacrée au kidnapping en lui-même et la façon dont le gang Grisson réussit son coup. La second met en avant un détective privé chargé de retrouver Miss Blandish. Curieusement, même à ce moment-là, on a le sentiment qu'il reste un personnage secondaire.

Pas d'Orchidées pour Miss Blandish me renoue avec le genre, et j'ai bien hâte de lire la suite que Chase écrivit une dizaine d'années plus tard : La Chair de l'Orchidée. A noter qu'une bonne partie des romans de James Hadley Chase sont republiés depuis quelques mois dans la collection Folio Policier.

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