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12 mars 2008 3 12 /03 /mars /2008 15:19

undefinedDe Chuck Palahniuk

Rant "Buster" Casey est un personnage bien singulier : après une enfance difficile dans une bourgade américaine, le jeune homme part à la ville pour tenter de retrouver son vrai père. Amateur de morsures animales, le jeune homme a contracté la rage et répand la maladie auprès de ses amis. A tel point que le gouvernement est obligé de décréter une mesure d'urgence : les "sains" vivent le jours, et les contaminés la nuit. Entre les deux, une période de couvre-feu où l'armée chassent les hors-la-loi. Pour occuper ses nuits, Rant participe à des rodéos sauvages en voiture, ce qui l'amène à cotoyer une jeune femme handicapée... Et le père de Rant dans tout ça ? Mystère ...

Lire Palahniuk c'est prendre à chaque roman une grosse claque. 
Vous l'aurez compris, tout comme dans Fight Club, Survivants ou Monstres Invisibles, l'auteur nous invite à suivre un marginal haut en couleur, voire complètement déjanté, dans une société américaine en pleine décomposition. Mais on a fini par comprendre qu'il les aime bien, ces héros bizarres, notre Chuck. Alors dans Peste,  il ne se repose pas que sur ses personnages.

Dans son précédent roman, A l'estomac, Palahniuk expérimentait déjà une narration destructurée, à travers le récit d'écrivaillon séquestrés et forcés de pondre des nouvelles ; chaque histoire faisait écho à la situation que vivaient les protagonistes. Dans Peste, l'écrivain tente de composer encore une fois son histoire de manière surprenante.
Peste se présente sous la forme d'une compilation de témoignages de personnes ayant connus Rant Casey, le personnage central. Amis, parents, voisins, médecins, journalistes, détectives privés, scientifiques, se succèdent à travers des chapitres thématiques. La narration est donc de prime abord bizarre. Mais Palahniuk force ainsi l'attention du lecteur, l'oblige à recomposer le puzzle qu'est la vie de Rant Casey. Mieux, comme il s'agit de témoignages, tout le monde n'aura pas le même avis sur un évènement donné,si bien que le lecteur participe à l'histoire en tentant de démêler le vrai du faux, les mensonges de la vérité si tant est qu'il y en ait une.

Comme dans ses précédents romans, on retrouve des dizaines d'idées originales, surprenantes, suffisamment étranges pour être véridiques (l'auteur avoue parfois s'inspirer de faits divers ou d'histoires entendue dans la rue).

La seule petite réserve concerne la dernière partie du roman, qui est totalement surprenante, mais semble un peu traitée à la va-vite, comme si l'auteur l'avait intégré au dernier moment, parce que l'idée lui plaisait trop pour qu'il résiste à l'envie de la caser. Dommage.

Peste est un très bon roman, et ça devient une habitude pour Chuck Palahniuk. Un auteur à surveiller de prêt donc.

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