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12 mars 2008 3 12 /03 /mars /2008 15:19

undefinedDe Chuck Palahniuk

Rant "Buster" Casey est un personnage bien singulier : après une enfance difficile dans une bourgade américaine, le jeune homme part à la ville pour tenter de retrouver son vrai père. Amateur de morsures animales, le jeune homme a contracté la rage et répand la maladie auprès de ses amis. A tel point que le gouvernement est obligé de décréter une mesure d'urgence : les "sains" vivent le jours, et les contaminés la nuit. Entre les deux, une période de couvre-feu où l'armée chassent les hors-la-loi. Pour occuper ses nuits, Rant participe à des rodéos sauvages en voiture, ce qui l'amène à cotoyer une jeune femme handicapée... Et le père de Rant dans tout ça ? Mystère ...

Lire Palahniuk c'est prendre à chaque roman une grosse claque. 
Vous l'aurez compris, tout comme dans Fight Club, Survivants ou Monstres Invisibles, l'auteur nous invite à suivre un marginal haut en couleur, voire complètement déjanté, dans une société américaine en pleine décomposition. Mais on a fini par comprendre qu'il les aime bien, ces héros bizarres, notre Chuck. Alors dans Peste,  il ne se repose pas que sur ses personnages.

Dans son précédent roman, A l'estomac, Palahniuk expérimentait déjà une narration destructurée, à travers le récit d'écrivaillon séquestrés et forcés de pondre des nouvelles ; chaque histoire faisait écho à la situation que vivaient les protagonistes. Dans Peste, l'écrivain tente de composer encore une fois son histoire de manière surprenante.
Peste se présente sous la forme d'une compilation de témoignages de personnes ayant connus Rant Casey, le personnage central. Amis, parents, voisins, médecins, journalistes, détectives privés, scientifiques, se succèdent à travers des chapitres thématiques. La narration est donc de prime abord bizarre. Mais Palahniuk force ainsi l'attention du lecteur, l'oblige à recomposer le puzzle qu'est la vie de Rant Casey. Mieux, comme il s'agit de témoignages, tout le monde n'aura pas le même avis sur un évènement donné,si bien que le lecteur participe à l'histoire en tentant de démêler le vrai du faux, les mensonges de la vérité si tant est qu'il y en ait une.

Comme dans ses précédents romans, on retrouve des dizaines d'idées originales, surprenantes, suffisamment étranges pour être véridiques (l'auteur avoue parfois s'inspirer de faits divers ou d'histoires entendue dans la rue).

La seule petite réserve concerne la dernière partie du roman, qui est totalement surprenante, mais semble un peu traitée à la va-vite, comme si l'auteur l'avait intégré au dernier moment, parce que l'idée lui plaisait trop pour qu'il résiste à l'envie de la caser. Dommage.

Peste est un très bon roman, et ça devient une habitude pour Chuck Palahniuk. Un auteur à surveiller de prêt donc.

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3 février 2008 7 03 /02 /février /2008 15:37

undefinedDe Cormac McCarthy

Par un beau matin, chassant dans la campagne Texane, Moss tombe par hasard sur les traces d'un carnage : des voitures criblées de balles, des cadavres, de la drogue... et une sacoche contenant 2 millions de dollars. L'occasion est trop belle : Moss s'empare du sac.
Bien entendu, il sait pertinemment qu'on ne va pas le laisser s'évanouir dans la nature avec ce magot : il prend la fuite.
Deux hommes s'élancent à ses trousses. Anton Chigurh est la pire des crapules, un enfoiré de première, le genre de gars qui vous assassine pour un regard de travers. Et Anton a été embauché pour retrouver Moss, coûte que coûte. De son côté, le shérif Bell est bien déterminé à comprendre à quoi rime cette chasse à l'homme sanglante... et surtout à y mettre un point final.


Il faut un peu de temps, une centaine de pages, pour appréhender le style particulier de McCarthy. Les verbes s'enchaînent rapidement et les dialogues ne sont pas marqués par des guillemets. McCarthy écrit d'une manière sèche, comme les paysages du Texas où se déroule l'action. Il n'y pas besoin d'une avalanche de mots, McCarthy écrirait presque à l'économie. Il alterne les passages à la troisième personne où l'on suit Moss, le tueur ou le shérif, et ceux à la première personne qui nous explique les pensées du shérif Bell. Et l'on comprend rapidement que le vieil homme du titre est ce dernier, un homme sympathique et bon, totalement dépassé par une violence qu'il n'arrive pas à concevoir.

Rapidement, on s'attache à Moss, coincé dans un engrenage violent. On frémit devant l'inhumanité de Chigurh, tueur à gage indomptable. On sourit aux monologues de Bell, tous empreints d'une nostalgie pour l'Amérique d'avant, où les choses devaient être plus simples. Grâce à ce puissant chassé-croisé passionnant entre 3 individus, c'est la violence contemporaine et américaine que McCarthy décrit et étudie. Un roman riche et beau, rien que ça.

A noter que les frères Cohen ont récemment livré une adaptation cinématographique de ce roman, actuellement en salle par chez nous.

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17 janvier 2008 4 17 /01 /janvier /2008 11:44
undefinedde Simon R. Green

Imaginez une ville moyen-âgeuse crasseuse et livrée au crime et à la corruption. Hawk et Fisher font partie de la garde locale : d'ailleurs il n'y a bien qu'eux à faire leur travail correctement et honnêtement à Haven.
Et justement un grand ponte de la ville, Williams, fait appel à leur service : il doit se rendre à une réception rassemblant le gotha local, et il craint pour sa vie. En effet, Williams a des idées nouvelles qui lui ont attiré l'inimitié de quelques politiciens de Haven. Et plus d'un aimeraient le voir six pieds sous terre.
Bien sûr, tout se passe très mal puisque Williams est mystérieusement assassiné en début de soirée. Rapidement le maître des lieux, un puissant mage, lance un sort d'isolement : plus personne ne peut sortir de la demeure jusqu'au lendemain matin. Et evinez qui va devoir mener l'enquête ?


Simon R. Green écrit son aventure comme un croisement de genres : Hawk & Fisher c'est de l'heroïc-fantasy mélangé à du polar classique (style Agatha Christie, Conan Doyle, etc.). Une sorte d'Hercule Poirot au pays deTolkien, en somme. L'ensemble à son charme, c'est indéniable. Green esquive avec bonheur les stéréotypes de l'heroïc-fantasy : ici pas de prophétie ni d'élu pour venir sauver le monde. Juste deux miliciens blasés qui font leur boulot au mieux. Ca nous change des "nains-elfes-et-orques".

undefinedChose m'a dérangé à la lecture de Hawk & Fisher : j'ai le sentiment que Green utilise toujours les mêmes types de personnages. John Taylor, le héros de la série Nightside avait toujours le bon petit mot cynique (lire ma chronique du tome 1 et 2 ici et ). Idem ici ; d'ailleurs Hawk et Fisher sont très semblables : rien ne les différencie réellement à tel point qu'il n'y aurait qu'un seul personnage cela serait du pareil au même (hormis que Green prend un plaisir évident à écrire leurs dialogues). Moi qui avait envie de lire la saga Traquemort du même auteur, j'ai la crainte de retrouver à nouveau un personnage cynique mais cette fois-ci dans un genre space-opera. Ca doit être la marque de fabrique de l'auteur. Je vais attendre un peu du coup.

Hawk & Fisher est donc un petit roman sympathique, parfait à feuilleter le soir après une journée de boulot pour se vider l'esprit. Comprenez : ça n'est pas de la grande littérature, mais ça détend. L'éditeur Bragelonne a eu la bonne idée de réunir les trois premiers livres dans un recueil intitulé Les Epées de Haven. Si vous sentez que ca va vous plaire et que vous aimez les pavés, n'hésitez pas à investir, vous y serez gagnant financièrement. Par contre attendez peut-être un peu avant d'attaquer l'histoire suivante (Les Jeux sont fait) car j'ai peur que le style de Green ne soit redondant à la longue. Je reviendrai dessus lorsque j'aurais lu autre chose.
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13 novembre 2007 2 13 /11 /novembre /2007 14:48
lemessiededune.jpgPar Frank Herbert

Après le fabuleux Dune, je me suis attelé à lire la suite de ce chef-d'oeuvre. Une suite malgré toute ses qualités un brin en demi-teinte et qui n'arrive pas à atteindre la splendeur d'un premier volet extraordinaire...

Dans à la fin du premier roman,Paul Atréides est devenu Muad'Dib, le chef des Fremens, le peuple des sables de la planète Arrakis. Le Messie de Dune démarre au moment où Paul, devenu Empereur, règne sur la Galaxie. Il a conquit les planètes grâce à ses troupes Fremens et son don de prescience qui lui permet deviner l'avenir. Mais une fois à la tête de l'Empire, le futur s'assombrit rapidement car de nombreuses factions voudraient déjà sa tête. Le Bene Gesserit tout d'abord, voudrait qu'il s'accouple à sa soeur afin de perpétuer ses capacités spéciales. Le Bene Tleilax aimerait récupérer le contrôle qu'il exerce sur la CHOM et va essayer de le tromper et faire chanter... Bref, Paul est entourer d'adversaires, et son Don ne lui montre qu'un avenir sombre et violent. Quelle solution a-t-il pour échapper à son destin ?

Frank Herbert ne se repose pas sur ses lauriers. On aurait pu craindre qu'il tente de reproduire ce qui avait fait le succès de Dune. Que nenni : l'auteur s'aventure dans des thématiques bien différentes qui apportent une teinte bien sombre à la sage.

Le pessimisme est ici de rigueur. Car tout aussi fabuleux que soit le destin de Paul, il est en permanence contraint et harcelé par un avenir semble-t-il inéluctable à tel point que le suicide paraît le seul moyen d'y échapper. 
Pire : être Empereur n'est pas de tout repos ! Petit à petit, le roman nous montre comment, malgré toute la bonne volonté de ses dirigeants, un empire qui s'effrite à cause de l'oisiveté, la corruption, l'aveuglement ou la bêtise. Triste constat que nous livre ici un Frank Herbert radical, malheureusement parfois pas très clair dans ses descriptions : certains passages sont assez confus.

Dans Dune, le premier roman, on découvrait avec Paul Atréides, Arrakis, une planète terriblement originale et son peuple, les Fremens. Dans le Messie de Dune, on reste sur cette planète pour connaître le destin des personnages du premier volet. Mais Herbert introduit régulièrement pas mal de notions et de concepts venant d'autres planètes, si bien qu'on devine un univers fabuleusement riche, qu'on ne nous décrit jamais véritablement. D'où un petit sentiment de frustration. Espérons que les romans à venir nous permettront de nous déplacer ailleurs dans la galaxie pour découvrir Caladan ou bien les mondes d'origine du Bene Tleilax (ordre qui prend rapidement la place de gros méchants prêt à tout).

Comme pour Dune, Herbert termine son roman dans la précipitation (le destin de certains personnages comme la Princesse Irulan, épouse de Paul, se joue dans l'avant-dernière page en 3 lignes ! Certains personnages n'apparaissent pratiquement pas, comme Jessica,la mère de Paul). Mais l'ensemble est suffisamment enthousiasmant pour qu'on ait envie de lire la suite. Pourquoi ? Car Herbert nous propose tout simplement de découvrir le destin de la descendance de Paul, et l'on comprend que la saga Dune consiste à nous montrer l'histoire d'une famille sur plusieurs générations. La suite se déroule dans Les Enfants de Dune.

Note : Je possède la version France-Loisirs de ce roman, version qui compile Le Messie de Dune et la suite, Les Enfants de Dune. Un grand merci à la personne qui a rédigé les résumés de 2nde et 4ème de couverture : on y dévoile rien moins que TOUTE l'histoire du Messie. Merci.
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19 octobre 2007 5 19 /10 /octobre /2007 23:58
Dune-1.JPGPar Frank Herbert

Très loin dans le futur. Arrakis est une planète bien particulière : à sa surface, recouverte de sable, pousse l'Epice, une plante qui permet à certains humains de développer des dons de prescience. L'Epice régit l'Univers entier, car sans les capacités qu'elle octroit, la les navigateurs de la Guilde ne peuvent voyager à travers l'espace et tout déplacement devient par conséquent impossible. L'Epice vaut cher, et quiconque contrôle l'Epice, contrôle l'Univers.
L'Empereur Padisha IV, souhaitant se débarrasser de la Maison des Atréides, envoit le Duc Leto et sa famille régir  Arrakis. Ils succèdent au fourbe Baron Harkonnen, ennemi juré des Atréides. Le but de l'Empereur : attirer Leto dans un piège afin de réduire la famille Atréides à néant...
Mais Arrakis possède des ressources insoupçonnées : le peuple des sables, les Fremens, vit en parfaite harmonie avec la planète, et est parvenu à maîtriser les terribles vers des sables. Dune raconte le destin incroyable de Paul Atréides, le fils du Duc Léto.


Difficile de résumer l'intrigue de Dune en quelques lignes, tant l'histoire est riche. D'abord parce Frank Herbert développe un monde entier et original en quelques 500 pages (complètées par une petite encyclopédie de l'univers de Dune, c'est vous dire).

Et c'est bien la force de l'oeuvre d'Herbert  : son imagination, même 40 ans après la publication de Dune, force le respect et donne l'impression de tenir un "classique" de la SF (et l'impression est fort juste !) : Arrakis tout d'abord, cette curieuse planète de sable où pousse la si précieuse Epice intrigue, surprend. Herbert nous la fait découvrir dès le début du roman via l'arrivée de la famille Atréides. Tout au long de l'intrigue on découvre le peuple des Fremens, véritable coeur du roman, et leur culture. Une culture où l'eau, symbole de vie et de survie, est au centre des préoccupations : 40 ans plus tard, le message écologiste sous-jacent (adaptons-nous, changeons nos habitudes, pour survivre aux conditions futures difficiles) est encore plus vivace. 

Dune-2.JPGMais Herbert ne se contente pas de construire doucement un univers entier. Mieux, il développe une intrigue épique, une saga familiale sur plusieurs années, un récit de vengeance, de trahison et surtout l'avènement d'un messie. C'est ce souffle phénoménal qui donne à Dune toute sa puissance. Nous suivons le destin de Paul,  de son statut d'héritier de Léto, en passant par celui de chef des Fremens, pour finir en Messie d'une planète entière.

La première partie du livre est assez lente : Herbert pose les bases, explique l'univers, prend son temps. On en regretterait presque que la seconde partie soit plus rapide, presque pressée vers le final. Un effet je pense voulu, mais qui laisse comme un tout petit (vraiment petit) goût de "revenez-y" pour en savoir plus. Ca tombe bien : Dune est une saga longue, très longue, mais jubilatoire.
Si le premier volume (découpé en 2 livres en version poche) se suffit à lui-même, les amateurs peuvent poursuivre la découverte du monde d'Herbert dans le Messie de Dune, la première des 6 suites au roman. Autant dire que face à cette qualité incroyable d'écriture, j'ai déjà entamé cette suite.

Passionnant de bout en bout (j'ai littéralement été happé par l'histoire), et véritablement indispensable à tout amateur de fantastique.

A noter que Dune a connu deux adaptations à l'écran.
L'une, la version cinéma de David Lynch (avec Sting), tente de condenser les 500 pages en 2 heures : peine perdue, bien entendu, mais on en retiendra des décors et le costumes grandioses (il faut que je revois le film sous peu).
L'autre est une adaptation TV sous la forme d'une maxi-série de 5 heures, dont l'intrigue est déjà plus conforme au livre, montre la finesse de l'oeuvre originale. Mais la série souffre d'effets visuels limités (malgré un budget très certainement au-dessus de la moyenne) et de choix esthétiques curieux (les costumes sont soit tout bons, soit tout mauvais, c'est selon les personnages).
J'en reparlerai bientôt, je pense.
dune-1985-serie-00.jpg
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10 septembre 2007 1 10 /09 /septembre /2007 22:52
nightside-t2.jpgPar Simon R. Green

Le premier volet des aventures de John Taylor, détective de l'étrange dans un Londres alternatif plus que barré, m'avait bien plu, et la curiosité m'a poussé à acheter le livre suivant. Pas vraiment une suite puisque les évènements de Vieux Démons ne sont qu'à peine évoqués.

John Taylor se retrouve sur une nouvelle enquête : retrouver le Saint Graal, recherché par toutes les puissances du Nightside à cause de sa puissance : qui détient la coupe sacrée pourrait bien détruire le monde ! Heureusement, John Taylor pourra compter sur deux atouts : la massacrante mercenaire Suzie Bang Bang et son Don, la capacité à retrouver n'importe quoi... Mais bien entendu, rien n'est jamais simple, surtout dans le Nightside !

Vous avez aimé le volume un ? Tant mieux, car le second volume en reprend toutes les qualités mais aussi tous les défauts !

Simon R. Green écrit une histoire totalement linéaire, dans laquelle les personnages suivent une ligne bien droite jusqu'à la fin. Ainsi ils passent par un point A, puis un point B, puis un C, et à chaque étape il leur arrive un problème. Simon R. Green développe donc son récit sur le rythme d'"un chapitre, un lieu, un ennui". Non pas que ce soit véritablement gênant, mais plutôt lassant, surtout que j'avais encore Vieux Démons en tête. Jamais l'écrivain ne pense à quitter son héros pour nous montrer les coulisses de l'histoire, jamais il ne s'attarde sur les lieux explorés ou les personnages rencontrés.

C'est comme si l'auteur était pris d'une frénésie d'idées. Et pour le coup, des idées, il en a ! L'envers vaut l'endroit en regorge chapitre après chapitre, à tel point que j'ai parfois eu l'impression que Green ressortait là encore toutes les petites idées qu'il avait eu mais qu'il n'avait jamais exploité dans ses autres romans. Coup de chance, ca sonne bien avec le ton du livre. Mais j'aurais parfois apprécié qu'il s'attarde plus sur tel détail intéressant ou telle idée intriguante. Heureusement, il y a son talent de narrateur, qui sait maîtriser le rythme de son histoire (250 pages finies en deux jours)

Ce deuxième livre de la série est aussi l'occasion pour Green de commencer à préciser l'intrigue de fond, qui va je pense traverser tous les romans : l'origine et le destin de John Taylor. Un grand mystère plane sur l'identité de ses parents, et Green commence ici tout juste à poser quelques indices à droite et à gauche. Et Taylor semble voué à un destin apocalyptique, rien que ça.

Pour les amateurs de jeu de rôle c'est encore une fois une avalanche d'inspirations pour des rencontres décalées, des lieux bizarres et des situations biscornues. L'idéal pour les meneurs de jeu d'Unknown Armies, de Mage, et de tout jeu ésotérique contemporain.

Maintenant, j'espère que Green va progresser un peu dans sa façon d'écrire cette série, car je pense que sinon on risque de se lasser assez vite de son héros. Et ca serait bien dommage !

Editions Bragelonne, collection
252 pages
ISBN : 978-2352940609


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7 août 2007 2 07 /08 /août /2007 13:34
Il ne faut jamais juger un livre à sa couverture, dit-on, et pourtant c'est bien la couverture de ce livre qui m'a interpellé. L'occasion donc de saluer le travail d'Anne-Claire Payet, qui signe là une très belle (et efficace !) jaquette.

Dans le royaume médiéval d'Aléséa, une jeune fille se découvre des pouvoirs magiques. Le seigneur maléfique du royaume désirant à tout prix mettre la main sur la jeune fille, il envoit des séides à sa recherche. Mais la jeune  Elena ne sera pas dépourvu de ressources face aux dangers qui l'attendent puisque des compagnons vont se joindre à elle pour la sauver et entamer une quête qui pourrait bien sauver le monde...

James Clemens signe avec Le Feu de la Sor'cière le premier volet d'une grande grande saga d'heroic-fantasy. Un premier épisode qui sonne comme une grosse introduction à l'aventure de plus de 400 pages. A la fin de celles-ci, tout reste encore à faire, mais un groupe d'aventuriers s'est formé prêt à combattre le Mal. Pas très original, me direz-vous? Vous avez tout à fait raison, et c'est bien la limite de ce livre : on y retrouve les poncifs habituels du genre et quiconque a lu Le Seigneur des Anneaux ne sera pas vraiment surpris par la tournure des évènements.

Mais, il faut admettre que Le Feu de la Sor'cière accroche. Tout d'abord parce que James Clemens ne laisse pas de répis au lecteur, enchaînant action, évènements, rebondissements et découverte, si bien qu'on arrive au bout du livre rapidement et sans vraiment s'ennuyer.

Ensuite, Clemens arrive à glisser régulièrement quelques petites touches d'originalités. Il existe par exemple une race de polymorphes, des hommes capables de se changer en loup ; l'un des ces êtres est maudit et ne peut plus quitter son enveloppe humaine, à son grand désarroi. Une autre race peut communier avec les plantes et la forêt, etc... Ca nous change des traditionnels nain, elfes et hobbits.

Enfin, l'auteur se permet même d'écrire une certaine élégance qui m'a beaucoup plu, on est bien dans l'histoire, et c'est plutôt bien écrit (et traduit !).

Le Feu de la Sor'cière n'est donc pas un grand livre d'heroic-fantasy, mais il s'agira de voir si le récit prend son souffle dans les volumes suivants, sachant qu'on ne tient ici qu'une grosse introduction. Un bon livre de plage en cette période !
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4 juillet 2007 3 04 /07 /juillet /2007 15:14

dossiersDresden01.jpgPar Jim Butcher

Harry Dresden est un magicien moderne, initié dans les arts des arcanes occultes. Il utilise ses pouvoirs pour être un parfait détective privé. Alors quand la police le lance sur une affaire de double meurtre et qu'une cliente lui demande au même moment de retrouver son mari disparu, le pauvre ne sait plus où donner de la tête.

Jim Butcher s'amuse ici à mixer le genre du polar noir avec de l'occultisme contemporain, le tout dans une ambiance humoristique. C'est clair, jamais il ne se prend au sérieux, et jamais nous ne pouvons prendre au sérieux les aventures de son personnage. D'abord parce que Jim Butcher aligne les poncifs et images d'épinales de la magie : son héros porte les prénoms de magiciens célèbres (Harry Blackstone Copperfield Dresden est son vrai nom) ; ensuite parce que le ton du livre est volontairement caustique. Harry Dresden ne cesse de placer bons mots sur bons mots, de lancer des vannes. L'accumulation des stéréotypes du polar noir participe à ce principe.

Autre bon point (pour moi) : on sent que Jim Butcher a fait du jeu de rôle ! Son histoire semble directement repompé d'une partie du Monde des Ténèbres, à tel point qu'elle pourait servir d'inspiration pour n'importe quel jeu occulte contemporain. Butcher fait même un gros clin d'oeil à Donjons & Dragons ! Bref vous y trouverez un décorum amusant constitué de fées, de vampires, de loup-garous, d'un Conseil de vieux mages intransigeants... Rigolo pour les lecteurs qui connaissent ces concepts depuis belle lurette, parce que totalement décomplexé.

Au final, Dans l'oeil du Cyclone ne constitue pas un excellent livre. Non, en fait c'est un sympathique roman de gare, avec moults suites (huit d'après ce que j'ai pu compter). Le principe colle parfaitement à une adaptation en série tv et justement la saga a été porté sur petit écran sous le titre The Dresden Files (voir ici). Un premier tome qui se lit vite, le sourire aux lèvres. 

Pas génial, mais je suis client pour lire le tome 2. A noter que l'éditeur Bragelonne propose un livre d'un format un peu supérieur à un poche, écrit gros (merci pour mes yeux) pour un tarif intéressant (9.99 euros).

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21 juin 2007 4 21 /06 /juin /2007 09:49

spin.jpgpar Robert Charles Wilson

Comment décrire le plaisir que j'ai eu à lire Spin sans trop vous en dévoiler ? 

La Terre, dans un futur très proche.
Jason, Diane et Tyler sont trois enfants, unis par l'amitié. Jason et Diane sont frères et soeurs, Jason étant particulièrement choyé par son père, qui voit en lui, avec raison, un petit génie. Tyler habite dans le même quartier et est secrètement amoureux de Diane.
Une nuit, alors qu'ils contemplent le ciel, un évènement qui va boulverser l'humanité entière survient : les étoiles disparaissent, laissant le ciel d'un noir d'encre ! Pire : on découvre rapidement qu'un soleil artificiel a remplacé le nôtre. Pour quelles raisons ? Qui (ou quoi) a bien pu faire cela ? L'humanité l'ignore mais il va falloir maintenant vivre dans ces conditions.
Chacun des enfants va suivre sa voie : Jason devient un scientifique dans l'aéronautique (pour comprendre le mystère) ; Diane se tourne vers la spiritualité, alors que Tyler choisit de devenir médecin. Et le roman de nous montrer le parcours de ces 3 personnages, tout en développant les conséquences de cette incroyable nuit...

Robert C. Wilson construit ici un véritable chef d'oeuvre de la science-fiction. La première des qualités de ce roman est de ne jamais se reposer sur son pitch de départ pour l'étirer en longueur. Non, l'auteur développe ses idées et rebondit rapidement de découvertes en révélations. Si bien que je ne me suis jamais ennuyé, et j'ai apprécié que Robert C. Wilson aille jusqu'au bout, sans faire aucune concession. Attendez-vous donc à être surpris par ce mystère, à y réfléchir, et surtout à goûter au plaisir de la révélation progressive des tenants et aboutissants.

L'autre grosse qualité de ce roman est d'équilibrer à la perfection ses éléments. Oui, il y a une histoire d'amour, mais l'auteur n'en fait jamais trop, et l'utilise toujours à bon escient. Oui, il y a de la science-fiction technique, mais sans jamais perdre le lecteur dans des détails scientifiques incompréhensible. Tous les élèments s'entrecroisent pour développer un contexte extrêmement riche (pour vous dire, je pense à l'adapter en jeu de rôle), en s'appuyant sur des personnages attachants et profonds.

Spin est construit autour d'un personnage, Tyler, qui raconte les évènements qui ont conduit à la situation présente (soit 30-40 ans après la disparition des étoiles). Les chapitres passé et présent s'entrecroisent aussi, et, c'est une grande force, se font échos : ce que l'on apprend dans les uns mets en valeur ce que l'on découvre dans les autres. Tout simplement admirable.

Spin m'a vraiment transporté : j'ai lu les 150 dernières pages d'un traite, malgré ma promesse d'essayer de le lire petits bouts par petits bouts pour faire durer le plaisir. Mais l'envie de savoir à quoi rimait donc cette disparition des étoiles était trop forte. Et croyez-moi, l'écrivain se fait un plaisir de l'expliquer, pour rebondir encore sur une autre idée géniale.

Au final, le roman s'achève sur deux petites frustrations : celle de devoir abandonner ces personnages si attachants, et surtout le sentiment que l'auteur aurait pu encore poursuivre son histoire et qu'on aurait voulut que Spin soit le prélude à une saga encore plus vaste. Je vous rassure, tout est expliqué, la fin n'est pas bâclée, il n'y a pas nécessairement une suite à attendre, mais j'aurais voulu qu'il y en ait une.

Aussitôt lu, Spin devient pour moi un classique de la science-fiction, accessible à tous même au néophyte du genre. D'ailleurs il a reçu le prix Hugo 2006, et ca n'est pas un hasard. C'est de loin ce que j'ai lu de mieux depuis quelques années. Si vous ne savez pas quoi vous offrir comme lecture estivale, ne cherchez plus vous avez trouvé !

Denoël, coll. Lunes d'encre
550 pages
ISBN : 978-2207258040

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23 mai 2007 3 23 /05 /mai /2007 08:52
nightside-t1.jpgPar Simon R. Green

Lu entre deux cartons pendant mon déménagement...

John Taylor est un détective privé londonien pas comme les autres ; il possède un Don : une capacité extraordinaire à retrouver la trace d'un objet perdu ou d'une personne disparue. John est né dans le Nightside, un quartier secret et magique de Londres : il n'existe que pour ceux qui en connaissent l'existence et regroupe tout ce que le monde magique peut comporter de plus étrange ou 'inquiètant : démons, mystiques, lieux maudits et inquiètant, monstres...
Alors lorsque Joanna, une riche femme d'affaire, vient l'embaucher pour l'aider à retrouver sa fille disparue dans ce quartier bizarre, John Taylor l'entraîne dans une folle équipée...


Vieux Démons est le premier volet de la série Nightside, décrivant les aventures occultes de John Taylor, détective de l'étrange. Voilà un livre rapidement lu (250 pages) parce que Simon R. Green ne fait pas réellement dans la dentelle : l'histoire est linéaire au possible. Non pas que ce soit un réel défaut, d'ailleurs. Joanna endosse le rôle de Candide afin de permettre à John, le narrateur, de présenter au lecteur l'univers si particulier du Nightside.
Du coup, cette première histoire paraît un poil simple : en gros, nos héros traversent le quartier, rencontre tout une série de personnages secondaires particulièrement typés, et finissent par accomplir leur mission. Point. Du coup, ce premier volume est très facile à lire et l'on s'intéresse plus à la description du quartier londonien et de ses occupants qu'à l'histoire principale trop mince.

C'est justement les personnages secondaires qui font toute la saveur du roman. Car John Taylor n'échappe à aucun moment au stéréotype du détective fauché et cynique. Non, l'originalité il faut la chercher dans les habitants du Nightside. Là, vous allez découvrir une galerie de personnages bigarrés et inquiètants. Même si je trouve que Simon R. Green intègre ces persos à la truelle, sans véritablement chercher la subtilité. Un peu comme si il avait noté sur un brouillon des idées en vrac depuis quelques années et qu'il les intégrait vaille que vaille dans son texte.

Vieux Démons n'est pas un roman extraordinaire, mais se laisse lire avec plaisir car le rythme ne retombe jamais. J'attends la suite avec curiosité, car l'auteur a initié une intrigue secondaire que j'ai hâte de voir se développer. Le second volume sort normalement en juin 2007.
Editions Bragelonne
250 pages
ISBN-13: 978-2352940364
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