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21 janvier 2014 2 21 /01 /janvier /2014 16:50

 generation proteus

Fin des années 70. Un couple en crise : elle (Julie Christie) est psychiatre, lui scientifique. Elle soigne des enfants parce qu'elle a perdu sa fille, il se plonge dans la création d'une intelligence artificielle sensée résoudre les grands problèmes de l'humanité.
Il finit par créer une intelligence électronique supérieure nommée Protéus. Mais lorsque Protéus accède à la conscience, il décide d'étudier l'humain. Plus précisément l'épouse de son créateur fort jolie au demeurant. Protéus la séquestre dans sa maison, bardée de gadgets électroniques qui sont autant d'extensions de lui-même. Le combat s'engage lorsqu'il apprend à sa prisonnière qu'il compte bien la féconder...

C'est marrant, dans un film, quand on apprend qu'une machine va accéder à la conscience ou à un esprit supérieur, on sent que ça va partir assez vite en sucette (par exemple, Saturn 3 de Stanley Donen, 2 ans près). Génération Proteus ne déroge pas à la règle : Protéus se comportant rapidement comme un psychopathe lubrique. Il faut voir ces scènes où Julie Christie est ligottée sur une table à l'aide de câbles informatiques pendant que la machine l' « explore » ! À tel point qu'on peut se demander comment la MGM a pu laisser passer ça. On pense aussi à 2001 de Kubrick car les liens thématiques entre les deux films sont évidents. Et on pense aussi à Terminator, les voyages temporels en moins. 

Génération Proteus (Demon Seed en vo) est l'adaptation d'un roman de Dean R. Koonz, auteur de livres d'épouvante, et donc forcément la partie SF du film va progressivement déraper dans l'horreur. L'histoire est à priori casse-gueule, et pourtant le réalisateur, Donald Cammell, s'en sort très bien, notamment parce qu'il sait tenir sa caméra et composer de jolies plans. Passé un premier quart d'heure franchement mou du bide, le film prend son essor. Curieusement, à l'époque, toute la domotique de la maison a dû paraître un poil farfelue. De nos jours, le film prend un sens différent, et parvient donc à rester d'actualité, puisque la plupart des inventions sont maintenant bien concrètes (commandes vocales, contrôle à distance...). 

generation proteus01


J'ai parlé de la torture physique que subit Julie Christie (excellente, mais pas aidée par un doublage français clairement pas à la hauteur de son talent), mais une autre scène m'a glacé le sang tant elle anticipe certains de NOS inquiétudes. Lorsque Protéus comprend que l'agresser physiquement ne sert à rien, il va chercher dans ses bases de données des vidéos de sa petite fille décédée d'un cancer des années plus tôt pour les diffuser en boucle sur les écrans de la maison ! 

La dernière partie du film vire par moment dans le psychédélique électronique (!) et dans les références christiques (la Nativité). Car Protéus parvient finalement à « féconder » sa victime (consentante ? On ne sait pas trop, les scénaristes n'étant pas très clairs...). Le scénario ne s'attarde pas trop sur l'explication de l'exploit. La naissance du bambin manque d'un cheveu d'être ridicule mais qui fonctionne parfaitement à l'aide d'une double-pirouette (surprise !) fort à propos.

Enfin, à noter les effets spéciaux forcément rudimentaires pour l'époque, mais très convaincants, surtout lorsque Protéus se matérialise sous la forme d'une figure géométrique métallique polymorphe (oui je sais dit, comme ça...). Là franchement, je suis curieux de savoir comment ils ont réussi à si bien le faire.

Une belle surprise, un très chouette film (dans les limites du genre et de l'époque bien entendu), une très bonne soirée !

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8 octobre 2013 2 08 /10 /octobre /2013 14:07

http://horror.blogosfere.it/images/The%20Collector%20movie%20poster.jpg

 

The Collector est une petit film d'horreur que j'avais remarqué à sa sortie dvd parce la presse spécialisée en disait du bien. Alors l'autre soir, je me suis laissé à le regarder, histoire de savoir si j'avais manqué quelque chose. Réponse, très claire, non, et je m'en vas vous expliquer pourquoi (et je fais des fautes si je veux, je suis chez moi ici !).

 

The Collector démarre par un prégénérique plutôt bien fichu et qui titille l'imagination. Dans une belle banlieue américaine, un couple rentre chez lui passablement éméché. De fil en aiguille, et l'alcool aidant, on sent que les ressorts du sommier ne vont pas tarder à grincer. Et pof, là c'est le drame, au beau milieu de la chambre, une grosse caisse cadenassée. Avec à l'intérieur, quelque chose qui bouge. Bon, là, si vous êtes comme moi vous appelez la police, et refusez de toucher au bouzin, mais là non, on est dans un film d'horreur et les personnages sont un peu cons-cons. Donc Monsieur ouvre la boîte et paf, dedans un être humain qui annonce qu'il faut fuir, que le Collectionneur va venir les prendre, et qu'il n'en garde q'un. Et hop une main surgit de l'ombre et rideau, générique.

 

Le générique d'ailleurs parlons-en, tiens. Visiblement le concepteur a vu Se7en la veille et s'est dit "tiens, si je repompais l'idée ni vu ni connu". Sauf que non, ça se voit.

 

Retour au film.

Le héros s'appelle Arkin et est artisan, spécialisé dans les systèmes de sécurité. Il travaille chez une clientèle riche, s'entend bien avec les enfants parce qu'il a une petite fille, bla bla bla. Et puis voilà qu'Arkin a un gros besoin d'argent et il décide d'aller cambrioler ses employeurs en pleine nuit.

 

Et là le film touche au sublime du ridicule.

Arkin revient la nuit pour cambrioler le coffre à bijoux, sauf que... un serial-killer l'a précédé, a enlevé toute la famille dans la cave pour les torturer (pour qui ? pourquoi ? on s'en fout visiblement...) et... attention les yeux... a disposé des pièges de fou partout dans la maison. Ah c'est qu'il est bin ennuyé Arkin maintenant ? Le voilà coincé dans une maison avec un maniaque tout frappa-dingue de la tête, et où chaque centimètre carré au sol est potentiellement dangeureux. Je rigole pas, il a bien bossé le taré : et vas-y que je mets des couteaux sur le chandelier, que je piège une paire de ciseaux posée sur une étagère, etc... La question que l'on se pose, c'est pourquoi ? Pourquoi piéger une maison quand vous torturez des gens au sous-sol et qu'ils risquent pas de se barrer vu leur état ?

 

Bref vous l'aurez compris, The Collector part rapidement en vrille dans le n'importe quoi, et c'est dommage parce que le film est plutôt bien fichu. On sent qu'il y met du coeur le réalisateur. D'un autre côté, il vaut mieux, vu qu'on l'oblige à introduire le quota légal de scènes de torture. Elles ne sont pas impressionnantes, mais moi c'est pas mon trip, le torture porn, alors du coup je baille ferme pendant ce genre de scène, limite si j'avance pas le film.

 

Autre grand moment du film, le héros parvient enfin à s'échapper, mais il aperçoit en se retournant la petite fille du couple par une fenêtre ! Comment le tueur ne s'est-il pas rendu compte de son étourderie ? Comment a-t-elle fait pour échapper aux pièges ? Mystère... le plus beau c'est que le "héros" décide d'y retourner pour la sauver.

 

Enfin, à noter un joli plan nichons. Totalement inutile, il n'est là que pour assurer un minimum de tétons à l'écran. Et afin de gagner un peu de temps, il est dispo ici :

 

 


 

 

Merci qui ? :)

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21 novembre 2012 3 21 /11 /novembre /2012 10:59

skyfall

 

Bon, 007 et moi c'est une histoire d'amour. Dans le sens où j'aime tous les James Bond, même les plus bizarres, même les plus râtés. J'adore le perso, j'adore les ambiances, bref je suis fan. Alors forcément quand déboule sur nos écrans la dernière mouture des aventures de Bond, je suis très curieux de voir ce que cela va donner...

SkyFall démarre donc avec notre à Istanbul essayant une énième fois de sauver le monde : pour le coup, il s'agit de récupérer un disque dur contenant les identités d' agents infiltrés au main d'un terroriste. Malheureusement, la mission tourne mal et le MI6 est obligé de sacrifier Bond.
Laissé pour mort, il végète un peu avant de décider que non finalement la vie de soulard de luxe ne lui convient que peu, et que décidément maman M a bien besoin de lui. Ca tombe bien puisque les locaux du MI6 sont la cible d'un terroriste malin : une explosion détruit le bâtiment. Il est temps pour Bond d'être réintégré et de repartir en mission...


Sam Mendès est derrière la caméra et ça se sent. Ca se sent qu'un auteur est aux commandes et pas un aimable artisan comme ce fut trop souvent le cas par le passé. Pour vous faire sa bio, c'est simple, regardez : American Beauty, Les Sentiers de la perdition, Jarhead, Les Noces rebelles et Away We Go. Le genre de carte de visite qu'on affiche, parce qu'elle contient un bon nombre de chouettes films.

Et le Sam on sent qu'il avait envie de faire du Bond ! La séance de prégénérique à Istanbul dépote, la photographie du film est hallucinante (mention spéciale à toute la partie asiatique, magnifique de bout en bout), l'histoire est bien rythmée (les 2h30 filent à une vitesse...), Javier Bardem campe un vilain étonnant (une homosexualité quasi-assumée) et malicieux, et le final du film (on n'en dit pas plus) prend le contrepied des 007 habituels.

Tout irait donc pour le mieux si il n'y avait pas 2 détails qui viennent un peu gâcher la fête.


Le premier est d'ordre financier : on a l'impression que le film a été tourné à la dèche ! Non pas que ce soit mal fait, bien au contraire, mais c'est un Bond où l'on ne voyage pas énormément. Un coup en Turquie, un coup à Shangai, et hop retour au bercail, on ne quitte plus le Royaume Uni ! Surprenant. Pire, les Bond Girls sont sacrifiées sur l'autel du rythme ! La femme fatale traverse le film, fugacement...

Deuxième vrai problème, pour les amateurs de la saga, c'est la place du film dans la série. Il commence à y avoir un gros problème de continuité. Je m'explique : depuis Casino Royal on ne cesse de nous rabattre comme quoi ce Bond version Daniel Craig, c'est un reboot, etc. etc. Sauf qu'ici, hop, dans la dernière partie du film (attention ça spoile grave !!) on voit le retour de l'Aston Martin DB5 (oui celle de Sean Connery dans Goldfinger !), de M version homme et de Miss Moneypenny ! Donc, j'ai du mal à comprendre le principe du reboot d'il y a quelques années si c'est pour finir par revenir au point de départ ! D'ailleurs la fin du film est tellement typée 60s qu'on pourrait penser que Dr No vient juste après !

Du coup, j'ai énormément apprécié le film pour sa classe, ses images fabuleuses, son intrigue, mais je m'interroge sur la suite de la saga : les producteurs vont-ils régler ce satané problème de continuité ?

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22 octobre 2012 1 22 /10 /octobre /2012 17:28

leprenom

Les comédies françaises et moi, ça fait deux en général. Et pour le coup, et bien Le Prénom m'a beaucoup plu !

4 amis se retrouvent un soir à l'occasion d'un dîner.
Vincent (Patrick Bruel, nickel) est un agent immobilier quarantenaire un brin frimeur ; Élisabeth et Pierre ( Valérie Benguigui et Charles Berling) sont profs de français gauchistes et les hôtes de la soirée; et enfin Claude (Guillaume De Tonquédec, le père Lepic de Fais pas çi, fais pas ça) est un ami d'enfance musicien et effiminé. Vincent va bientôt être papa, et la soirée est l'occasion pour lui d'annoncer à son petit monde le prénom de son fils. Ce sera Adolphe. Et d'un coup, l'ambiance devient lourde, car ce prénom ne convient pas du tout aux autres qui aimeraient bien faire changer d'avis à Vincent...

Le Prénom est une adaptation de la pièce de théâtre éponyme. Et cela se sent : unité de lieu, unité de temps, décor limité à un salon. Si cela peut éventuellement gêner certains, c'est sans compter le plaisir des dialogues, des réparties et de l'interprétation. Un mot sur ce sujet : les 4 acteurs sont à l'unisson et incarne parfaitement leurs rôles. Il suffit de voir Bruel en branleur de première narguer les autres, Charles Berling parfait en prof de fac à veste en velours côtelé, etc... Et le plaisir de jouer ensembles traverse l'écran.

Bien sûr, cet histoire de prénom va être le prétexte à parler de tout autre chose. Petit à petit les personnages vont se dévoiler, les personnalités s'approfondir et les défauts et petits travers de chacun vont être souligner. A tel point que l'ambiance devient TRÈS pesante dans la dernière partie du film, où l'on rit en grincant des dents. Car bien sûr le jeu de massacre nous touche puisqu'on finit par se reconnaître, nous ou des connaissances, dans les personnages.

Bref, le Prénom est un film sobre, classique dans sa mise en scène, mais ravageur dans son humour. On rit, on sourit, et l'on réfléchit.

 

Que demander de mieux ?

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15 juillet 2012 7 15 /07 /juillet /2012 13:44

Lorsque les graphistes décident de se la jouer paresseux, ils se copient les uns sur les autres.

En général ça passe inapperçu, sauf que parfois ça se voit beaucoup. Beaucoup trop même !

Alors Tortue Géniale sort son museau de sa coque pour crier au scandale !Le principe est simple ; deux affiches qui se ressemblent beaucoup, mises l'une sous l'autre : à vous de comparer !

 

On démarre, pour ce premier épisode d'une (on l'espère) longue série, avec l'affiche promotionnelle du prochain Superman, et la couverture DVD du film Unborn.

 

Superman, Man of Steel / Kingdom Come

man-of-steel-poster-comic-con-wbkingdom come

Les créateurs de cette affiche ne sont pas allés chercher bien l'inspiration, puisqu'ils ont carrément repompé la couverture d'une édition française de Kingdom Come, formidable comics de Mark Waid et Alex Ross :

- la même couleur dominante (le noir),

- une vue du héros de profil tête baissée (ça fait plus dramatique),

- l'éclairage venant de derrière découpant ce profil d'un halo de lumière

 

Unborn / The Wig

unborn-the-unborn-11-03-2009-1-gthe wig

- une femme de dos dénudée se regardant dans le miroir

- la couleur générale grisâtre

- le reflet dans le miroir, effrayant puisque pas ce qu'il devrait être normalement

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3 juin 2012 7 03 /06 /juin /2012 11:15

tucker & dale fightent le mal

 

Mad Movies avait écrit que Tucker & Dale ... c'était drôle, malin, ce moquait du genre tout le respectant. Et puis bon un bon vieux film de cabane au fond des bois à la Evil Dead, ca ne se refuse pas, hein ?

Eli Craig, le réalisateur, est un petit malin. Sorti de nul part, le voilà qui shoote une petite merveille de film de peur.
Tout commence pourtant de manière classique, très classique, trop classique. Un groupe d'étudiants de fin d'année, composé de bombasses, de branleurs et d'un intello de service, partent camper au fond des bois ET au bord d'un lac. Pas de chance pour eux, s'ils ont amené des joints, ils ont oublié la bière ! Arrêt dans une épicerie paumée obligatoire ! Et là attention les yeux, on va enchaîner presque tous les stéréotypes possibles du film de rednecks (comprenez péquenots ou bouseux, c'est selon) : le corbeau noir annonciateur de désastres, les bouseux du coin donc l'oeil torve et vitreux, la bouche bavant sur les atouts mamaires des héroïnes, animaux empaillés, bref du gros gros cliché de films d'horreur. A tel point que 5 minutes après le début, on peut se demander si on s'est pas un peu fait floué...

Et puis Eli Craig décide de faire faire un virage à son film et l'on va non plus suivre les groupes d'étudiants débiles, mais 2 bouseux du coin, les Tucker & Dale du titre ! Tucker & Dale sont gentils, mais mal dégrossis, un peu patauds, pas bien malins mais ont bon coeur. Ils ont contre eux un physique un peu ingras, qui contraste avec celui des branleurs propres sur eux !
Tucker & Dale sont dans le coin eux aussi en vacances : en fait, Dale vient d'acheter une maison secondaire (comprendre: une cabane perdue au fond des bois), et il vient avec son pote Tucker la rénover et passer du bon temps à la pêche sur le lac.

Bien entendu, les étudiants vont les prendre pour des dégénérés psychotiques. De malentendus en incompréhensions, les étudiants se persuadent qu'il faut faire la peau à ses deux rednecks qui ne comprennent plus rien à la situation !

Et c'est toute la force du film !

Les 2 groupes finissent par s'affronter, persuadés que c'est l'autre groupe qui est fou ! Le film alors de proposer des scènes rigolotes et gores, comme lorsque cet étudiant bascule dans la broyeuse à souche ! On rit devant Tucker & Dale, parce que le film joue habilement des clichés du film d'horreur pour mieux nous les dénoncer. Du coup, comme le film est relativement bien rythmé (malgré une petite baisse de régime au bout d'une heure), et que le film a le bon goût d'être court, on ne voit pas le temps passer.

Drôle, malin, (un peu) gore : Tucker & Dale fightent le mal est une belle réussite, bien loin des réalisations récentes du genre, tout occupées à vouloir dégoûter son public à tout prix (Saw, je te hais...).

 

Un conseil : ne regardez pas la bande-annonce si vous voulez voir le film, elle spoile une bonne partie des situations comiques. Si vous ne voulez pas voir ce film, regardez au moins la bande-annonce pour voir ce que vous avez manqué !

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31 mai 2012 4 31 /05 /mai /2012 22:56

prometheus

 

Plus de trente ans après Alien, le 8ème passager, Ridley Scott revient tenter de nous faire frémir dans l'espace. Prometheus fut d'abord présenté comme un film indépendant, puis comme une préquelle officieuse d'Alien, si bien qu'on ne sait plus trop sur quel pied danser. ALors ... vrai préquelle ? Oui mon capitaine, et pas qu'un peu...

Fin du XXIème siècle. Un couple d'archéologue découvre une fresque représentant une carte des étoiles. Et comme ce n'est pas la première, on décide de monter une expédition pour aller voir ce qui nous attends à l'endroit indiqué par la carte. A bord d'un vaisseau financé par la corporation Weyland, le couple rejoint une équipe de spécialistes. Arrivés à destination, ils découvrent une planète. Et sur cette planète, une espèce de temple. Et c'est parti pour de l'expédition scientifique, des découvertes, des courses effrénées dans des couloirs, ... Et si ils pensaient découvrir l'origine de l'espèce humaine, ils vont être un peu... déçus !

Il y a deux manières de voir Prometheus.

La première, vierge de toute référence cinématographique, consiste à voir le film comme un loner, un one-shot. Cet angle d'approche fonctionne parfaitement, puisque le film se voit sans problème et fonctionne en vase-clos. Pas besoin d'avoir vu Alien pour comprendre l'intrigue. On y prendra même son pied, puisque le film mélange avec maestria SF, aventure et horreur.

La seconde consiste à regarder le film comme la vraie préquelle d'Alien. Et là, Ridley Scott s'amuse avec nous. Préparez-vous à une partie de ping-pong cinématographique, où l'on remarque aux détours des couloirs plein, mais vraiment plein de références à la saga Alien. Le tout sans entraver lourdement l'histoire. Et en prime, les fans auront une explication sur la création des fameuses bestioles gluantes.

Mais au-delà de tout cela, Prometheus tient un pari formidable : faire un film métaphysique (d'où venons-nous ? pourquoi sommes-nous là ?) lorgnant vers 2001, l'Odyssée de l'espace, un film d'aventure et un film d'horreur. Le tout filmé de manière incroyablement belle. Car Prometheus est tout simplement beau. Dès les premières secondes, on sent bien qu'on va voir un film esthétique. Un mot au passage sur la 3D : en général je suis contre, elle ne sert à rien et ça égratigne les yeux. Dans Prometheus, bien au contraire, la 3D apporte un vrai plus, une profondeur de champs parfois étourdissante. On sent que la 3D a été "pensée" et pas uniquement marketée comme élément promotionnel au dernier moment... C'est donc beau, très beau et presque chaque plan est un délice pour l'oeil. Bon, en même temps, c'est Ridley Scott (faut vraiment que je case une filmo là ?), hein, on pouvait s'y attendre un peu, mais ça fait du bien.

Un mot sur les acteurs si vous le voulez bien. Noomi Rapace, jeune coqueluche d'Hollywood, endosse le rôle principal sans problème, forte et fragile à la fois, on en tombe amoureux immédiatement (parce que très loin des stéréotypes hollywoodiens aussi certainement). Michael Fassbender interprète le rôle d'un androïde à la perfection. Et Charlize Theron, cantonnée à un second rôle, joue très bien la femme froide et autoritaire.

Mais Prometheus n'est pas parfait non plus.
Premier défaut : l'équipe de spécialistes se comportent vraiment comme le gang de Scoobydoo. Non mais franchement, ils prennent parfois des décisions aberrantes, qui m'ont parfois fait sortir un instant du film. Un exemple ? Deux rescapés trouvent un monticule de cadavres ET devant une porte close. Pas de problème : ils campent devant... Autre exemple : un scanner détecte la présence d'un être vivant dans le temple ? "oh, ce doit être un bug. Je vais dormir." Gneuuuuu ? Et je ne parle pas de la manière dont ces "scientifiques" ravagent gaillardement les premières traces de civilisations ET découvertes par l'Homme : vas-y que je découpe, vas-y que je prend des trucs limite dans un sac de sport... Des broutilles, mais c'est dommage de ne pas avoir solutionné ces soucis.

Autre problème : j'ai eu le sentiment d'un trop plein, comme si Ridley Scott n'avait pas eu le temps de tout mettre dans ces 2h de film. Si bien que l'on a une sensation de frustration. L'équipage et leur relation sont finalement très peu développés, et je suis à peu près sûr qu'il existe au fin fond d'un disque dur une version longue qui nous attends.

Au final, Prometheus s'impose comme une belle référence de la SF. RIdley Scott prépare actuellement une suite à Blade Runner, si c'est du même tonneau, j'y serai le jour de sa sortie. Bravo Mr. Scott !

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29 mai 2012 2 29 /05 /mai /2012 10:44

the town

Que devait attendre d'un film de Ben Affleck, le type qui a nické la licence Daredevil au ciné ? Le sieur arrive donc derrière (et devant) la caméra avec un lourd passif cinématographique pour le lecteur de comics que je suis. Et ... surprise !

Doug MacRay est un criminel impénitent, le leader de facto d’une impitoyable bande de braqueurs de banque qui s’ennorgueillit de voler à leur gré sans se faire prendre. Sans attaches particulières, Doug ne craint jamais la perte d’un être cher. Mais tout va changer le jour où, lors du dernier casse de la bande, ils prennent en otage la directrice de la banque, Claire Keesey.
Bien qu’ils l’aient relâchée indemne, Claire est nerveuse car elle sait que les voleurs connaissent son nom… et savent où elle habite. Mais elle baisse la garde le jour où elle rencontre un homme discret et plutôt charmant du nom de Doug….ne réalisant pas qu’il est celui qui, quelques jours plus tôt, l’avait terrorisée. L’attraction instantanée entre eux va se transformer graduellement en une romance passionnée qui menacera de les entraîner tous deux sur un chemin dangereux et potentiellement mortel. [résumé copier-coller d'Allocine]

The Town est en fait le deuxième film de Ben Affleck, après Gone Baby Gone, un polar noir adapté du roman homonyme de Dennis Lehanne (auteur de Shutter Island). Confirmation donc que Bennie (oui je suis intime avec lui) aime les ambiances sombres.

Et sur The Town il réussi un petit tour de force : marier la comédie sentimentale (à petite doses tout de même) et le film de braqueurs. Et curieusement, malgré ce projet casse-gueule au possible (ben oui parce nian-nian de la comédie sentimentale et guns du polar font rarement bon ménage), il parvient à rendre un film de bonne qualité, bien filmé, intéressant de bout en bout. On en reste même surpris.

La grande force de The Town c'est son attachement à détailler une zone de Boston, Charlestown, particulièrement touchée par la criminalité. C'est à travers le prisme du relationnel d'un groupe de gamins devenus adultes qu'il nous embarque dans son histoire. Affaires de potes, affaires de familles, affaires de coeur, tout fini par s'entremêler. L'esprit de clan est plus important que la loi et la justice. Et on ne quitte ni son passé, ni Charlestown, sauf les pieds devant et en trahissant tout le monde. En un sens, le film fait vaguement penser à Mystic River (déjà écrit par Denis Lehanne, tiens donc).

Hormis cette peinture sociale d'un quartier rongé, Benou filme des scènes d'action (braquage, poursuite, gunfight) de façon certes classique mais diablement efficace. Pas d'effets stylés, pas de ralentis, c'est sobre, à l'ancienne presque.

Un nouveau passage derrière la caméra réussi donc, pour un homme qui finalement pourrait bien être plus talentueux derrière que devant.

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3 février 2012 5 03 /02 /février /2012 08:32

smallvillesaison7

J'avais un compte à régler depuis longtemps avec Smallville. Je m'explique : après la diffusion du pilote sur M6 il y a quelques années je m'étais fendu d'un article cynique sur la série, démolissant à peu près tout, et concluant en disant que ce n'était certainement pas ma came, un truc pour des ados débiles. Cela m'avait valu une salve d'insultes sur France-Comics (pas moins, de mémoire, de 200 réponses de fans indignés... et rageurs !). Et donc j'avais laissé tombé Smallville, aussi un peu par fierté, histoire de dire que décidément non, je ne regarderai jamais cette merde.

Reste que je suivais de loin l'actualité de la série, à travers mes lectures du magazine Comic Box, qui revenait le temps de courts articles sur l'évolution du show. Et j'avais noté il y a 2-3 ans, depuis la saison 7 en gros, qu'il semblait y avoir du changement. De gros changements même, avec un ton un peu moins bêbête et l'introduction de personnages fortement liés aux comics DC comme le Green Arrow, Dr Fate, la JLA, et cie. 

Et puis pendant les dernières vacances de Noël, j'ai finalement entrepris de regarder Smallville sans me taper les 6 premières saisons. Hop, direct sur la 7 !

Alors qu'est-ce que ça donne ?
Oh, on est loin d'une série fabuleuse. Pas de surprise, le show n'a pas connu de révolution totale. Mais... 
Mais je note que les personnages ont grandi, qu'on est beaucoup moins sur des affaires de coeurs qu'avant et que les intrigues se centrent sur la mythologie "supermanienne". En gros, tout tourne sur les origines de Clark/Kal'El, ses parents, la destruction de Krypton, la forteresse de Solitude, Lois Lane et ses débuts au Daily Planet, etc.

Grosse surprise, Supergirl, la cousine de Clark, apparaît et rend l'intrigue générale intéressante (ennemie ? amie ?) en introduisant des sous-intrigues amusantes (Zol'El, son père aimerait bien conquérir la Terre, comme tout bon méchant qui se respecte). 
Bref on sent un recentrage vers des histoires très typées comics (de gros clins d'oeil aux lecteurs de bd) et surtout l'abandon progressif des intrigues du trio Clark/Lana/Lex Luthor et du duo amoureux Clark/Lana. Lex est toujours là à faire "gnark gnark gnark" dans l'ombre, mais on sent que le coeur n'y ait plus vraiment. Un peu comme si un nouveau show renaissait des cendres de l'ancien. Et forcément ce recentrage me parle, amateur de comics que je suis (et puis comparer Smallville à l'histoire officielle DC, et voir les différences, ça m'amuse).

Autre point positif : ça bouge ! Oula ! Les scénaristes sont sous perfusion de kryptonite ou je n'y comprends plus rien ! L'intrigue file à toute allure, chaque épisode apporte sa pierre à l'intrigue générale. On est loin de la saison 1, avec le syndrome des loners types "monstre de la semaine" ! On sent la volonté d'avancer et de ne laisser aucun temps mort. Rien qu'avec ces 10 premiers épisodes, il y aurait eu moyen de faire toute une saison, mais non, ici, on fonce pied au plancher dans la plus grande insoucience (et parfois !

Comme la série se termine avec la saison 10, je suis du coup un peu curieux de voir comment les scénaristes vont réussir à retomber sur leurs pieds : amener le Clark de Smallville vers le Clark classique DC (en gros, le reporter à lunette amoureux de Lois Lane).

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30 janvier 2012 1 30 /01 /janvier /2012 08:27

phantasm2

 

Phantasm II c'est Phantasm mais avec plus de tout : plus de gore, plus d'Homme en Noir, plus d'action, et plus de boules. Si, si.

 

Après la mort de son frère et les nombreuses mésaventures qu’il vient de vivre, le jeune Mike est pourtant persuadé que le cruel Homme en Noir est toujours à sa poursuite. Il aura à peine le temps de souffler que l’affreux bonhomme le kidnappe, mais va échouer grâce à l’intervention de Reggie, vendeur de glace ambulant, affrontant les horribles nains encapuchonnés...


Quelques années plus tard, Mike est en institut psychiâtrique. Il est libéré et repart sur les routes avec Reggie, pour mettre fin aux agissements de l'Homme en Noir...

 

Il y avait dans Phantasm, le premier de la série, une certaine légèreté, un aspect un peu ouateux et onirique. Phantasm II abandonne cet aspect pour se tourner vers une horreur plus directe. Reggie et Mike forment un groupe genre Scooby-gang à la recherche du méchant Homme en Noir. D'ailleurs fini le minable couteau de Mike, ils sont équipés cette fois-ci: double fusil à pompe scié, lance-flamme de fortune... On sent que ça va fighter dans ce deuxième volet !

 

L'Homme en Noir et les sphères métalliques ont maintenant plus d'importance, et sont clairement les stars du film. Le réalisateur chouchoutent ces personnages, à base de blagounettes à la Freddy pour l'un et de fonctionnalités nouvelles pour les autres (non pas de tire-bouchon intégré comme le laisse penser l'affiche ci-dessous, allusion à un travail du peintre Escher par ailleurs !).

 

Don Coscarelli, toujours derrière la caméra, nous en montre un peu plus sur son univers si particulier (un tour dans l'autre dimension est prévu) mais se garde bien de répondre à des questions brûlantes : qui est l'Homme en Noir ? pourquoi envoit-il des cadavres de notre dimension dans une autre ? Pourquoi les change-t-il en nains encapuchonnés ? Pourquoi en nains, d'ailleurs, des haltérophiles austro-hongrois seraient infiniement plus efficaces non ? (Et puis-je vous en pose des questions, moi ?) Nous n'en saurons pas plus.

 

Le réalisateur troque donc un peu de finesse contre une roublardise jamais déplaisante, tant il s'escrime à picorer des idées à droite et à gauche : on pense à Alien, à Re-animator, à Freddy...

 

Le film se termine exactement de la même façon que le premier, et laisse donc la place à un troisième volet.

Plus lourdingue, mais non moins déplaisant, Phantasm II assure le principal : perpétuer une saga étonnante !

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