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14 juin 2010 1 14 /06 /juin /2010 16:35

undernierverreavantlaguerreDe Dennis Lehane
Traduit par  Mona de Pracontal


Dennis Lehane est un écrivain qui a le vent en poupe : trois de ces romans ont été portés sur grand écran, notamment par Clint Eastwood (« Mystic River ») et Martin Scorcese (« Shutter Island »), excusez du peu. Si je ne vous ai pas parlé de « Shutter Island », le premier roman de Lehane que j’ai lu il y a quelques semaines, c’est que j’attends de revoir l’adaptation ciné qu’en à faite Scorcese. Et aussi parce que je suis resté un poil sur ma fin, mais je reviendrais plus tard sur mes raisons.

« Un dernier verre avant la guerre » est le premier roman de Dennis Lehane mettant en scène les deux détectives privés préférés de l’auteur : Patrick Kenzie et Angie Gennaro. Tous deux forment un couple d’enquêteurs cyniques et blasés car marqués par leurs passés respectifs. Lui a du subir pendant son enfance les violences physiques de son père ; elle est battue par son époux. Deux sénateurs américains racistes leur demandent de l’aide pour retrouver des documents secrets qu’une domestique noire aurait dérobée avant de s’enfuir. Une affaire à priori dans les cordes des héros ; mais bien entendu ce sera un peu plus compliqué que cela…

Ce roman marque d’abord par les héros de Lehane. On sent que l’auteur aime ses personnages, il les bichonnent. Rapidement on s’attache à ces deux écorchés de la vie qui tentent de remettre de l’ordre là où ils peuvent. Les bons mots fusent, les relations entre les deux personnages sont compliqués et j’ai pris un gros plaisir à les voir évoluer dans cette intrigue.

Intrigue qui justement ne souffre d’aucun temps mort. L’action se développe rapidement, pas de chichis, c’est tendu du début à la fin. Jamais je n’ai ressenti le moindre ennui et j’ai avalé les 350 pages très rapidement (et j’en redemande). Cerise sur le gâteau c’est bien écrit, et bien traduit.

Si j’ai senti Lehane bien dans ses personnages, il m’a paru aussi très à l’aise avec la ville qui sert de décor au roman : Boston. On sent que l’auteur connaît les lieux, aiment retranscrire les ambiances de certains quartiers et de certaines communautés.

Et après avoir vu « Mystic River » et « Shutter Island », puis lu « Un dernier verre avant la guerre », je crois que je cerne mieux les thèmes récurrents de l’auteur : l’innocence brisée, les séquelles du passé, et les relations amitié/haine dans les communautés urbaines. L’artiste a clairement quelque chose à dire, « Un dernier verre pour la guerre » est d’ailleurs très engagé sur les derniers chapitres.

Distrayant, mais loin de se limiter à cela, « Un dernier verre pour la guerre » est un vrai bon petit roman bien sombre. C’est aussi la première apparition d’un duo que j’ai bien envie de retrouver rapidement (dans le roman suivant : «Ténèbres, prenez moi la main »).

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