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26 février 2009 4 26 /02 /février /2009 11:07
Je partais sur un à priori très négatif sur ce film, suite à la lecture de pas mal de critiques assassinent : M. Night Shyamalan en avait quand même pris plein la tronche ! Faut dire qu'il n'avait pas été très tendre avec les journalistes dans son précédent film...

Philadelphie. Sans aucune raison, des gens commencent à se suicider en masse. Des centaines de gens se jettent des toits des immeubles, s'enfoncent des couteaux dans la gorge, prennent une arme et se tirent une balle dans la tête les uns après les autres. Le phénomène se propage rapidement, à commencer par les grandes villes.
Eliot Moore (Mark Walhberg, aussi charismatique qu'une serpillère) est professeur en science à la faculté ; comme tout le monde, il se dépêche de rejoindre son épouse (Zooey Deschanel, cocotte comme tout) pour fuir en compagnie d'un ami vers la campagne...


Alors qu'est-ce que ça vaut ce film à la fâcheuse réputation ?
Et bien en fait c'est pas mal du tout.

Ce que j'aime chez Shyamalan c'est que sa réalisation fleure bon le classique instantanné : c'est joli sans en faire trop, et puis il y a un brin de sollennelité cinématographique qui me plait. Sur Phénomènes, cela fonctionne à nouveau, surtout qu'il s'est débarrassé de sa marque de fabrique, le twist tout naze. Non parce qu'autant dans 6ème sens, j'avais été surpris, autant depuis Incassable, soit c'est tout nul (j'avais deviné la fin après 20 minutes de métrage), soit de toute manière on s'en fout (Le Village et sa fin toute mauvaise, bouhh aaaarghhh - oui j'aime les onomathopées). Et dans Phénomènes, rien. Pas de twist soit disant renversant, Shyamalan est devenu sobre et ça lui réussi bien.

Phénomènes est un road-movie : on suit le couple et la fillette sur les routes de campagne d'une Amérique en plein chaos, en pleine destruction. Shyamalan profite pour intégrer à son film une petite charge contre nos moyens de communication si high-tech et qui finissent par nous nuire plus qu'autre chose : quelle scène que cette mère qui entend la mort de sa fille par son portable ! Eprouvant. Les médias diffusent des informations que les journalistes n'ont pas vérifié, et sèment la panique la plus complète. Bref rien ne vaut la bonne vieille discussion face à face, dans Phénomènes !

Attention, ce chapitre dévoile la raison de tous ces suicides, donc si vous ne voulez pas savoir le fond de l'histoire, sautez jusqu'au chapitre suivant.

C'est bon, vous avez vu le film (ou vous vous en foutez, et voulez connaître le pourquoi du comment), ok. Alors donc c'est les arbres et les plantes qui foutent la pagaille partout et produise des toxines qui poussent les humains à se suicider. Pourquoi ? Parce qu'elles ont peur, qu'elles ont assez de l'humanité, plus précisément des groupes d'humains importants. Seule solution pour survivre ? Se séparer en tout petits groupes, voir même rester seul dans son coin. Et Shyamalan de nous pondre une scène hallucinante des héros fuyants devant le souffle du vent. Fort ! A la limite du ridicule, mais fort !

Et reste, la fin. Oulah que j'ai craint longtemps le happy end débile façon Guerre des Mondes de Spielberg. Alors oui, il y a bien quelque chose dans ce goût-là, dans une moindre mesure, mais Shyamalan conclut son film sur d'une manière pessimiste au possible (bon c'est The Myst non plus, hein).

Bref, bien loin de la daube annoncée, Phénomènes est un bon film d'apocalypse, rudement bien fichu, auquel il ne manque qu'un peu de hargne pour définitivement séduire. Mais il marque surtout le retour d'un réalisateur auquel je ne croyais plus. Je suis curieux de voir son prochain métrage du coup.
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