Une bande de donzelles parties faire la fiesta, un psychopathe cascadeur avec pour seule arme sa voiture, une équipée sauvage et sanglante. Après Kill Bill, Tarantino continue de faire sa déclaration d’amour au cinéma de genre !
Mike Stuntman est un ancien cascadeur à la retraite. Mais Mike a une voiture un peu particulière : elle protège son conducteur des chocs et accidents de la route. Alors comme Mike est complètement timbré, il rôde sur les routes pour décimer les jeunes filles dévergondées à grands coups de pare-chocs…
Tarantino aime le cinéma de genre, Kill Bill nous en avait convaincu. Un amour certainement né au fin fond des magasins de location vidéo où il fut employé avant de devenir réalisateur. Une culture acquise à force de mater des films Z, de série B et autres nanars, dans tous les genres possibles et imaginables. Et c’est toute cette contre-culture que Tarantino nous rebalance en pleine tronche lorsqu’il réalise Kill Bill il y a quelques années et ce Boulevard de la Mort (Death Proof en vo).
Aux States, Boulevard de la Mort est sorti dans les salles en compagnie de Planet Terror, de son pote Robert Rodriguez (parmi d’autres : Une Nuit en Enfer, et le plus récent Sin City). Deux films réunis en un seul programme « Grindhouse » en hommage aux doubles programmes en vogue dans les années 70. En France, le frileux distributeur préfère sortir chaque partie séparément, craignant certainement le manque de référence du grand public.
Pour faire encore plus seventies, Tarantino n’hésite pas à saloper l’image, créer de faux raccords loupés, des décrochages son et images. Vous vous rappelez l’image un peu jaunie des séries des années 70 ? Et bien Tarantino retrouve ici les mêmes tons.
Dans Boulevard de la Mort, tout est dans la référence. N’attendez aucune subtilité, aucun scénario compliqué (c’est bien simple, l’intrigue est linéaire au possible). C’est certainement de fait le film le plus léger et le plus simple du réalisateur. Et pourtant on retrouve bien sa touche personnelle : dialogues longs et futiles (admirablement filmés), petits clins d’œil disséminés à droite et à gauche (affiches de films, la cabane d’Evil Dead de Sam Raimi, etc), bande son impeccable et immédiatement culte, cette manière de créer rapidement des personnage icônes, et une façon de tourner bien personnelle. On notera l’incroyable travail de l’équipe de cascadeurs dans la seconde partie du film, qui aboutie à une scène assez furieuse et jouissive.
Alors forcément, certains spectateurs bouderont le film en prétextant qu’il est bien long et ennuyeux (ah ben, oui, il y a bien 45 minutes de parlote avant qu’on entre dans le vif du sujet), parfois bien sadique (un crash de voitures absolument traumatisant), franchement bizarre (le film est coupé en 2 parties indépendantes) mais surtout tout à fait supeficiel (c’est vrai).
Reste que Boulevard de la Mort est surtout réservé aux amateurs de séries B anciennes. Les autres risques de s'ennuyer ferme ou de passer complètement à côté. C’est aussi un grand coup de tatane dans le cinéma onronnant moderne, et rien que pour cela il mérite d’être vu ! Une grosse friandise en fin de compte...